Investir rime -tout naturellement- avec création d'emploi. Et en la matière, la Tunisie en a le plus grand besoin. Car avec les milliers de diplômés du supérieur chaque année, le marché de l'emploi voit sa capacité d'accueil se rétrécir. D'ailleurs le chômage demeure l'indice qui taxe le plus la croissance économique nationale. Le climat des affaires et l'infrastructure de base que le pays a réussi à instaurer ces dernières années ont soutenu la création d'emploi. Mais au fait comment ? La création d'emploi est stimulée tout simplement par l'investissement et la création de nouveaux projets, de surcroît étranger. Et justement les deux principaux critères de choix sont le climat des affaires et l'infrastructure de base. Ils contribuent de façon objective à la mise en place d'un système efficace de génération d'emploi. Alléger les procédures administratives Voici ce que le gouvernement a établi dans cette optique : une structure administrative au sein de chaque ministère, dont la mission est d'être le principal interlocuteur chargé d'étudier les dossiers dans les meilleurs délais. Aussi sera-elle en mesure d'établir le contact nécessaire avec les autres ministères et structures concernées. Le but étant, bien entendu, d'accélérer le rythme d'investissement, de simplifier et faciliter la création de projets et par effet d'entraînement favoriser la création d'emploi. Aussi, une structure de suivi a-t-elle été mise en place au sein du Premier ministère dans l'esprit des directives présidentielles. Cette structure fera office du dernier recours, une fois les délais écoulés, pour résoudre et aplatir les difficultés d'ordre administratif et qui concernent les dossiers n'ayant pas été élaborés par les ministères s'y rapportant. Comme nous l'avons souligné ci-dessus, les deux décisions sont mises en places dans le contexte de l'évaluation permanente du climat d'investissement en Tunisie. Il est, en effet, connu que dans certains services administratifs, les procédures sont d'une lourdeur qui pénalise le bon déroulement des projets. L'évaluation en question a fait ressortir une série de difficultés que rencontre l'investisseur, notamment, et comme l'a précisé M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale, de la longueur des démarches administratives, la multiplicité des structures et des départements ministériels auxquels le promoteur doit s'adresser pour finaliser les démarches nécessaires à la création de son projet. Donc pour résumer, les décisions ont été prises dans le but de réduire, voire de supprimer les contraintes d'ordre administratif, rapprocher les services administratifs de l'investisseur, abréger les délais d'instruction des dossiers ainsi que d'améliorer le niveau de la qualité des services et réduire les coûts. Du nouveau pour les investisseurs Mettre en place des mesures aidant, à titre général, les investisseurs dans l'installation de leur projet, c'est bien. Apporter du nouveau c'est encore mieux. Et cela est d'autant plus judicieux que les deux décisions présidentielles prises comportent une nouveauté : une orientation exclusive de l'investisseur vers le ministère concerné par le secteur d'activité dans lequel l'investisseur compte opérer. Ainsi, le ministère devient-il le seul interlocuteur de celui-ci et prend-il en charge l'établissement de tous les contacts avec les autres ministères et autres structures. Cette structure revêt aussi une dimension décentralisée en ce sens qu'elle sera présente sur une bonne partie du territoire du pays et ce, à travers, les structures afférentes aux ministères telles que les agences spécialisées et les commissariats régionaux. Au cas où il n'existe pas de structure dans une des régions, l'investisseur pourra se tourner vers le gouvernorat. Somme toute, l'administration est au cœur de ces décisions présidentielles. Car souvent elle est pointée du doigt dans la lenteur des projets d'investisseurs. D'ailleurs, cela relève d'un critère de sélection au niveau des investissements étrangers surtout en comparaison avec d'autres pays. Même s'il reste encore des pas à faire dans le domaine de l'investissement, dans l'absolue, les deux nouvelles décisions présidentielles donnent une impulsion décisive quant aux rapprochement entre l'investisseur et l'administration.