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Migration: L'argent de la diaspora au service du développement économique
QUESTIONS DE L'HEURE
Publié dans Le Temps le 26 - 03 - 2010

L'argent de la diaspora évite déjà à plus de 1 million de Marocains de vivre au dessous du seuil de pauvreté.
On entend souvent parler du problème de l'immigration, notamment clandestine. Elle suscite un débat à plusieurs niveaux : intégration sociale dans le pays d'accueil, chômage, frais, sécurité…
Mais qu'en est-il de la migration de la campagne vers la ville dans le pays d'origine ? Elle constitue aussi un problème, en outre, la fuite des cerveaux et de la main d'œuvre spécialisée. Elle constitue une mutation démographique surtout au niveau de la jeune génération qui quitte le pays.
Les raisons sont nombreuses : conditions précaires, poursuite des études – qui peut néanmoins finir par l'installation définitive de l'ex- étudiant dans le pays d'accueil – instabilité politique ou alors, changements climatiques. Cette dernière raison prend de plus en plus d'ampleur et devrait solliciter l'attention des pays développés, qui sont à l'origine de ces changements. Du coup la où il y a sécheresse, ou catastrophe naturelle répétitive, il faut s'attendre à une vague migratoire.
On peut considérer maints problèmes que posent la migration et l'immigration, seulement, les personnes ayant quitté leur pays forment un vecteur économique considérable sur plusieurs plans.
L'exemple de l'Afrique de l'Ouest
Cette zone de la planète connaît une vague de migration interne, mais aussi frontalière. L'OIM a conscience de l'importance de la diaspora et met en œuvre en collaboration avec les gouvernements des politiques à fin de profiter des fonds transmis dans la lutte contre la pauvreté dans les pays émetteurs. Cette diaspora offre en effet un investissement financier et une expertise à leurs pays d'origine. C'est un potentiel contribuant à la croissance. Au-delà du risque que représente leur migration, les migrants sont des agents importants pour le développement. Ils constituent également un capital humain incluant le savoir faire, l'expérience, le capital financier. 120 millions d'euros sont transmis vers les pays d'origine en Afrique. La diaspora est aussi un capital social dans les pays d'accueil, surtout celle qui s'est bien intégrée. Elle est le pont et tisse des liens en entreprenant des initiations et des partenariats avec le pays d'accueil.
La migration, un levier au développement
L'OIM a initié en 2001 un programme intitulé MIDA, instaurant un concept de mobilité : on ne demande plus au migrant de rentrer définitivement mais de participer au développement de son pays d'origine. Pour cela, des études sont faites portant sur le profil du migrant et les besoins du pays. Le projet a porté sur les pays de l'Afrique de l'Ouest comme le Bénin, Rwanda et Burkina Faso (les pays du grand lac). Un site web a été lancé pour identifier les besoins. Cela a surtout aidé à reconstruire les pays sortis de guerres et de conflits. On cherche surtout à cibler les secteurs qui ont le plus besoin d'investissement, le programme fait ainsi appel vers ces secteurs, tout en identifiant les profils pouvant y investir.
Transférer des fonds et investir exigent néanmoins des facilités. L'OIM et les gouvernements travaillent alors à faire baisser le coût du transfert. Ils essayent également de canaliser le capital transféré puisque jusque là 5% seulement de l'argent arrivé dans les pays d'origine a été investi dans des projets productifs (exemple le Sénégal). Afin d'optimiser l'investissement Il faudrait également améliorer les services de transfert, accroître l'impact positif, lier les transferts financiers au développement communautaire, augmenter l'impact des transferts financiers par la micro-économie et encourager le migrant à investir dans le secteur privé. Ces initiatives concernent le projet portant sur le Sénégal et sa diaspora en Italie. Elles incitent le migrant également à établir des partenariats et le forment durant la mise en place de son projet pour qu'il sache le gérer.
Il arrive souvent aussi que le migrant rentre sans être préparé à ce qu'il fera de son capital une fois chez lui, le programme tente alors d'instaurer le dialogue pour mieux s'organiser en termes d'investissement. Seulement, et jusqu'à maintenant, des écoles et des dispensaires ont été construits au Sénégal et des aides sont arrivées aux familles dans la précarité dans les villages grâce à l'argent de la diaspora.
Les résultats de ce programme ont donné naissance jusqu'à présent à 12 projets de Co-développements et partenariats, et à un investissement d'un montant de 160.000 euro dans 17 entités locales et à 200.000 euro d'investissement dans les secteurs privés de la part de partenaires privés. Aussi, les associations de migrants ont aussi transféré 250.000 euros de fond.
Les études que l'OIM a effectuées au Sénégal ont en effet permis d'identifier les secteurs prioritaires et les opportunités d'investissement, d'analyser les plans nationaux et les stratégies de développement et d'optimiser les transferts de fonds des migrants sénégalais résidant en Italie.
L'expérience du Maroc
Le Maroc a signé une convention avec la Tunisie dans le cadre du renforcement de la coopération Sud-Sud, les deux pays visent à renforcer l'articulation entre migrants et développement.
Il faut noter que 12% de la population marocaine – 4 millions de personnes – vivent à l'étranger, spécialement en France et en Espagne ( 2 millions). La croissance de la diaspora marocaine a connu une augmentation de plus de 100% en une seule décennie, avec 78000 naissances à l'étranger par an entre 1970 et 2002. Le Maroc détient ainsi la 14ème place mondiale en termes de migration et la 9ème dans les pays en développement.
Cette diaspora a connu une mutation démographique et économique durant des années. Elle a également acquis un savoir faire supérieur à celui des générations précédentes. Les principaux axes de sa participation dans le développement du Maroc résident dans l'épargne en faveur de l'économie nationale, l'emploi créé grâce à l'investissement via le transfert. Pour optimisercela, un mécanisme d'accompagnement a été crée. L'argent de la diaspora évite déjà à plus de 1 millions de Marocains de vivre au dessous du seuil de pauvreté. Il participe au développement des infrastructures bancaires et de la qualité du service. Les fonds transférés ont certes connu une baisse durant la crise économique mais ont repris leur augmentation vers la fin de 2009.
La diaspora marocaine
Les résidents à l'étranger investissant au Maroc se partagent en plusieurs catégories. Il existe celle des retraités qui transfèrent leur épargne et leur savoir faire, celle des actifs qui reviennent pour continuer leur activité ou entreprendre une autre dans leur pays d'origine et il existe aussi les revenant porteur – à titre individuel ou en partenariat – de projets importants.
Face à ces personnes qui peuvent participer à la prospérité de l'économie, reste encore des lacunes par rapport à l'information fiable et aux services qui leur sont accordés.
Les secteurs dans lesquels, les MRE investissent le plus sont l'immobilier en premier lieu, puis le tourisme, le commerce, l'agriculture et l'industrie. Seulement ils doivent souvent faire face à la lenteur et à la lourdeur des procédures administratives et l'absence d'une dynamique d'investissement homogène.
Face à la méfiance que développe alors la diaspora marocaine en ce qui concerne l'investissement chez eux et qui est due aux précédentes raisons, des actions de sensibilisations sont entamés dans les pays d'accueil afin de mettre en œuvre un dispositif approprié pour les investissements.
Le Maroc offre alors l'expertise, l'assistance juridique et l'accompagnement.
Un programme intitulé FINCOME (Forum International des Compétences marocaines à l'Etranger) a été lancé en 2007 dans ce but et afin de faire un appel de volontariat. Mais face à 553 offres, il n'y a eu que 18 demandes.
Notons néanmoins que la diaspora marocaine constitue une richesse humaine du fait de l'amélioration de sa qualité et en termes d'intégration dans le pays d'accueil.
17% des Marocains à l'étranger sont actifs. 54% parmi eux travaillent dans des emplois intermédiaires, l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce et 28% représentent une main d'œuvre spécialisée ou sans formation professionnelle.


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