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Transferts des résidents à l'étranger
Publié dans L'expert le 10 - 06 - 2009

300 milliards de dollars sont transférés annuellement par 150 millions d'émigrants dans le monde

1.559 millions de dollars, le total annuel des transferts d'argent réalisés par les Tunisiens à l'étranger soit plus de 5% du PIB et 4ème source de devises pour le pays

414 millions de dinars, le total des investissements en Tunisie réalisés par les transferts des Tunisiens à l'étranger entre 1987 et 2008 dans environ 11 mille projets générant 45.780 postes d'emploi

Avec l'arrivée de l'été on s'attend tous au retour de nos expatriés pour passer les vacances dans leur pays et assister à nos cérémonies et fêtes. On s'attend aussi à leurs cadeaux et surtout aux Euros qu'ils peuvent apporter avec eux. Les transferts des émigrants représentent une manne importante pour l'économie des pays en développement, et une source de devises incomparable. Or la crise actuelle a nettement affecté cette ressource financière importante pour les pays en développement. Selon les estimations de la Banque Mondiale la baisse est estimée entre 5 et 8%. Cette nouvelle baisse viendra ajouter du grain au moulin, et accentuera les difficultés économiques des pays en développement causées par la crise économique. Les transferts de nos expatriés ne dérogeront pas à la règle et connaîtront une baisse considérable cette année.

Les envois des émigrants : une manne importante :
Les envois des émigrants ont un impact important sur les économies des pays receveurs. Les analystes estiment qu'une hausse de 10 % de la part des transferts des migrants/PIB, entraîne une baisse de 1 % des personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour.
Ces transferts sont aussi un important flux de devises, et contribuent activement dans l'amélioration des conditions de vie des familles locales, sans oublier l'impact significatif sur la croissance économique et l'investissement. L'affectation de ces transferts est orientée surtout vers l'éducation, la santé, l'amélioration des conditions de vie. Ces transferts sont dirigés vers des dépenses de première nécessité (nourriture, scolarisation, santé) et seulement 10 % d'entre eux sont orientés vers des activités économiques productives.
Selon les statistiques du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) il existe 150 millions émigrants dans le monde, Au cours de l'année 2006, ils ont fait parvenir à leur famille, dans les pays en développement, environ 300 milliards de dollars, habituellement par des transferts d'un montant variant entre 100 et 300 dollars, représentant plus de 1,5 milliard de transactions financières distinctes. Une partie importante des transferts se fait par des voies informelles. Leur montant réel est donc très supérieur aux chiffres annoncés, de l'ordre de 45 % à 65 % au-dessus des données officielles.
La part de ces transferts est importante dans le PIB des pays receveurs. En effet, l'Asie et l'Océanie, avec 114 milliards de dollars de transferts (3 % du PIB), ont été la région la plus largement dotée. Se classent ensuite l'Amérique latine et les Caraïbes (68 milliards de dollars, 3 % du PIB), l'Europe (51 milliards de dollars, 4 % du PIB) et l'Afrique, avec 38,6 milliards de dollars d'envois de fonds (5 % du PIB) dont près de la moitié à destination de l'Afrique du Nord. Par pays, l'Inde, avec 24,5 milliards de dollars (2,7 % du PIB), arrive en tête du classement devant le Mexique (24,2 milliards de dollars, 2,9 % du PIB) et la Chine (21 milliards soit 0,8 % du PIB).
Au niveau du continent africain les statistiques de 2006, se présentent comme suit :
Pays
Montant (millions de dollars)
Part dans le PIB (%)
Algérie
5399
4.7%
Egypte
3637
3.4%
Maroc
6116
10.7%
Soudan
769
2%
Tunisie
1559
5.1%
Sénégal
667
7.5%
Mali
739
12.5%
Burundi
184
22.8%
Cap-Vert
391
34.2%
Source : Rapport FIDA.

Selon l'institut d'études méditerranéennes les transferts des immigrés du Maghreb arabe à savoir l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, avoisinent les 10 milliards d'euros annuellement. Les immigrants marocains viennent en première position avec un total de 5 milliards suivi des algériens avec 4 milliards et les tunisiens avec un milliard d'euros.

La tendance est à la baisse à cause de la crise :
La crise économique mondiale a poussé les immigrés à réduire leurs transferts vers leurs pays d'origines vu les difficultés économiques qu'ils connaissent dans les pays de résidence.
Dans les dernières estimations du FIDA, et après dix ans de forte croissance, les transferts ont commencé à baisser au quatrième trimestre 2008 et une contraction importante est attendue en 2009. Au Mexique, où ils constituent la deuxième ressource après le pétrole, ils ont diminué de 3,5 % en 2008 et de 7 % au cours des deux premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008. Selon les dernières estimations de la Banque Mondiale, les transferts de fonds des migrants vont baisser de 5 % à 8 % en 2009.
L'agence de rating Standard & Poor's a établi des scénarios de baisses considérables des transferts pour l'année en cours dans les principaux pays arabes. En effet, après un record de 27 milliards de dollars transférés en 2008, les flux générés par les travailleurs marocains, tunisiens, libanais, égyptiens, jordaniens établis à l'étranger peuvent être perturbés en 2009 par la crise financière internationale. En avril dernier, la même agence, envisage la détérioration du compte courant à raison d'une baisse de 20 %, 30 %, 40 % et 50 % des flux de transferts. Les flux allant au Maroc et en Tunisie, dont 80 % des travailleurs migrants vivent en France et en Espagne, dépendent au premier degré de l'évolution de la situation dans la zone euro. Pour sa part, l'Egypte, dépendante de ce type de transferts à hauteur de 5 % de son PIB, serait moins exposée à la déprime européenne. En revanche, dans l'hypothèse extrême où ces flux de devises baisseraient de 50 % en 2009, la détérioration du compte courant atteindrait 10 % à 19 % du PIB pour le Liban, pays le plus exposé aux flux de la diaspora. Le risque serait presque identique pour la Jordanie en termes de détérioration du compte courant. Le Maroc supporterait une diminution de 3,5 % de son compte courant ; l'Egypte et la Tunisie de 2 % à 3 % de leurs PIB respectifs.


Les transferts des tunisiens résidents à l'étranger : 4ème source de devises :
La communauté des tunisiens résidents à l'étranger est très importante, mais avec une grande concentration dans les pays européens et surtout en France. En effet, on compte 1,01 million de tunisiens à l'étranger, dont 83% sont établis dans les pays de l'Union européenne et 60% en France seulement.
Selon les statistiques de l'Office des Tunisiens à l'Etranger, les transferts enregistrés entre 1987 et 2008 totalisent 24.217 M.D dont 77%, soit 18.541 M.D, en numéraire et 23%, soit 5.676 M.D, en nature. Ces transferts représentent 4.8 % du Produit Intérieur Brut (PIB), 22.8 % de l'épargne nationale et 45.2 % du déficit commercial.
En 2007, les transferts réalisés par les Tunisiens à l'étranger, ont atteint 2199 MD, occupent la quatrième position en matière de ressources en devises après les exportations du textile, de l'habillement, du cuir et des chaussures, les exportations des industries mécaniques et électriques et les entrées du tourisme.
Plusieurs projets économiques ont été réalisés par des tunisiens à l'étranger. Selon l'OTE, durant la période 1987-2008 on a enregistré la déclaration de 10.986 projets avec un montant d'investissement de l'ordre de 414 M.D et la création de 45.782 postes d'emploi.
Ces projets se répartissent comme suit :
o 10 % dans le secteur agricole avec 1.105 projets d'une valeur de 73 M.D et 1972 postes d'emploi
o 25 % dans le secteur industriel avec 2.773 projets d'une valeur de 159 M.D et 22.839 postes d'emploi
o 65 % dans le secteur des services avec 7.108 projets d'une valeur de 182 M.D et 20.971 postes d'emploi.
Le montant des investissements représente 1.7 % des transferts de revenus au cours de la période 1987-2008.
Les statistiques relatives à l'évolution des projets agréés au profit des Tunisiens à l'étranger au cours de la période 1987-2008 montrent que :
- Le nombre de projets agréés a connu une évolution continue durant la période 1987-1995 enregistrant un volume record en 1991 et 1995.
- Le nombre de projets a affiché une baisse entre 1996 jusqu'à 2004 pour se stabiliser à environ 352 projets par an avant de partir à la hausse à partir de 2005.
- La répartition des projets agréés se caractérise par leur concentration dans le secteur des services. L'évolution des projets dans ce secteur s'est distinguée par un rythme soutenu au cours de la période 1987-1995 par rapport aux secteurs de l'industrie et de l'agriculture. La baisse imprévue du nombre de projets dans les services à partir de 1996 a affecté concrètement l'ensemble des projets agréés au profit des Tunisiens à l'étranger
- Le nombre des projets industriels s'est rétréci durant la période comprise entre 2005 et 2008.
- L'évolution des projets agricoles et industriels a gardé une certaine stabilité au cours de la période 1991-2008.

Ce qu'il faut faire :
La part des transferts des tunisiens résidents à l'étranger vers des investissements productifs reste minime, ce qui nécessite un effort supplémentaire d'orientation et d'assistance de la part des structures gouvernementales et surtout de la part des banques pour assurer une meilleur bancarisation de ces transferts. En ces temps difficiles, on n'a pas besoin de portable dernier cri, ou des vêtements de marques, importés en euros, mais surtout de projets économiques viables et créateurs d'emplois. Le retour des tunisiens de leurs pays de résidence doit être bien investi pour leur proposer une panoplie de projets qu'ils peuvent réaliser. Dans ce cadre, les banques de la place ont une mission importante, surtout en optant à ouvrir des filiales à l'étranger comme le fait depuis longtemps l'UTB.
Pour éviter le transfert anarchique et informel de l'argent des tunisiens à l'étranger il est important aussi de contribuer à la réduction des coûts des transferts à travers les organismes spécialisés. Il faut savoir que les commissions prélevées en Europe par des opérateurs tel que Western Union, MoneyGram, ….sont de l'ordre de 13 % à 20 %, soit des taux supérieurs à ceux pratiqués sur le continent américain. Selon la Banque mondiale, le coût d'un transfert entre l'Europe et l'Afrique de l'Ouest est dix fois plus élevé que celui d'un transfert entre les Etats-Unis et les Philippines. Selon la Banque mondiale, abaisser le coût des transferts de 5 % pourrait engendrer une économie de 3 milliards de dollars. Dans ce cadre il faut saluer l'accord de coopération signé le 30 janvier 2009 concrétisant dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, et qui a regroupé le groupe Caisse d'Epargne, associé à neuf autres banques de pays européens et de pays du sud de la Méditerranée (Maroc, Espagne, Tunisie, Italie, Egypte, BEI, BAD, AFD, Liban), pour la mise en place de mécanismes réduisant le coût des transferts financiers des migrants ainsi que les délais (de 2 à 3 jours contre 6 à 7 auparavant).

Sans considération aucune des montants des transferts en argent de nos chers compatriotes résidents à l'étranger, nous les recevrons comme chaque année avec le même bonheur. Transfert d'argent, oui… mais de grâce ! Pas de voitures qui roulent à des vitesses mortelles… Bienvenus et passez d'agréables vacances sans accidents et sans tristesse.


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