L'inculpée est âgée de 20 ans. Issue d'une famille aisée, elle travaillait en tant que secrétaire chargée de l'accueil dans une agence de services. Le hasard a voulu qu'elle rencontre fortuitement dans un salon de thé le plaignant. Elle a lié connaissance avec lui. Ils se sont échangés les numéros de téléphones. Lors d'une deuxième rencontre il lui a proposé de quitter son travail pour venir travailler au sein de la société qu'il était en train de constituer. Elle a été tellement attirée et influencée par le bonhomme qu'elle a présenté de suite sa démission de l'agence dans laquelle elle travaillait. Il lui a donné rendez vous au siège de la société. Après lui avoir fait visiter les lieux, il lui déclara qu'en attendant que les travaux s'achèvent, elle pourrait occuper son appartement situé à la même cité. Elle l'a accompagné, et ce fut de cette façon que les liens s'étaient de plus en plus raffermis. La demoiselle cohabitant son ami, se considérait comme étant la maîtresse des lieux. Elle cuisinait et faisait le ménage. De temps en temps son ami lui remettait une somme d'argent entre 500 et 1000 dinars. Il lui a également donné la somme de 3000 pour lui permettre de passer son permis de conduire. Elle le considérait désormais comme étant son futur époux. Elle a déclaré qu'il voyageait très souvent, et avant chaque départ il lui laissait une somme d'argent et à son retour il lui offrait des parfums et plusieurs cadeaux. Tout allait merveilleusement bien jusqu'au jour où à la suite d'une petite intervention chirurgicale, la jeune fille a été informée par son médecin traitant qu'elle était enceinte. Elle courut informer son partenaire en lui demandant d'agir vite et de demander sa main auprès de ses parents et activer les procédures de mariage. Il l'a tranquillisée en lui promettant de faire le nécessaire. Avant de partir il lui a remis de l'argent en lui demandant de louer un appartement meublé pour qu'il puisse y loger ses partenaires français. Il lui a fourni la date de leur arrivée. A part le prix du loyer, il lui a remis la somme de 2000 Dinars. Mais, quelques jours plus tard elle a été convoquée au commissariat de police où les auxiliaires de la justice lui ont fait part d'une plainte déposée par son ami qui s'est présenté au poste de police pour leur annoncer qu'il a été victime d'un vol de la part de l'aide ménagère qu'il avait recrutée. Il avait un coffre-fort placé sous son lit dans la chambre à coucher. L'ouverture du coffre est protégée par un code. Il a accusé la fille de l'avoir épié lorsqu'il a ouvert le coffre devant elle. Il a déclaré avoir découvert la disparition de la somme de 11000 Dinars. Il a indiqué à la police que la jeune fille a loué un studio meublé dont il leur indiqua l'adresse. La jeune femme tombait des nues. Elle ne savait plus ni quoi faire ni quoi dire. Elle a raconté son histoire. Elle a accompagné les agents de l'ordre au studio meublé qu'elle a loué pour 24H. Dans le salon et sur une table de coin, il y avait les 2000 Dinars. La chambre de mise en accusation a décidé après avoir terminé l'enquête de laisser la jeune fille en liberté provisoire jusqu'à sa comparution devant le tribunal. Elle a été donc traduite devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de l'accusation de vol. Interrogée par le juge, elle a réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire. Elle a expliqué toutes les péripéties de cette histoire telle qu'elle l'avait vécue. La parole fut donnée à l'avocate qui à la suite d'une longue plaidoirie a expliqué au juge la manière avec laquelle cette jeune fille est tombée entre les griffes de ce cet individu dépourvu de sentiment humain. Il a induit la jeune fille en erreur en lui proposant le mariage et une vie heureuse. Dès qu'il a assouvi ses désirs et au moment où il fallait assumer ses responsabilités, il inventa un prétexte fallacieux pour se libérer d'elle, et de pouvoir récupérer l'argent qu'il avait donné de son plein gré. Pour les raisons évoquées, l'avocate a demandé l'acquittement. L'affaire a été mise en délibéré.