Devenu un rendez- annuel, Amen Bank a organisé hier son séminaire annuel évoquant dans sa version 2010 « La gestion de devises : Nouvelles approches ». Ce séminaire organisé dans le siège de la Banque a disséqué certaines évolutions qu'ont connues les marchés monétaires suite à la crise financière vécue durant les dernières années. Il a été en effet opportun pour les intervenants lors de ce séminaire de revenir sur plus d'un événement ayant marqué l'actualité économique en général et financière en particulier ces deux dernières années. Ceci sans pour autant empêcher plus d'un cadre de la Banque de s'exprimer sur les éventualités attendues dans la scène financière internationale, sans pour autant ignorer la réalité de l'Amen Bank et surtout de présenter la panoplie de produits financiers que la banque propose à ses clients, entreprises ou particuliers. Inaugurant les travaux de cette rencontre, M.Ahmed El Karm, Vice- Président- Directeur Général d'Amen Bank a souligné que, comme en 2009, l'année 2010 sera elle aussi difficile, notamment pour la monnaie européenne (Euro), qui, depuis le déclanchement de la crise en Grèce, a accusé une baisse de 13% par rapport au Dollar. Ceci a été accentué entre autres par les spéculateurs qui jouent contre l'Euro alors que les richesses sont en train d'être créées ailleurs dans le monde, ce qui rendrait encore la tâche difficile devant les dirigeants européens pour contrôler les taux de chômage puisqu'on n'est pas capable d'assurer des taux de croissance forts. Selon le responsable banquier, la situation est encore plus précaire dans les pays du sud de l'Europe, des pays fragilisés par l'endettement (entre 110 et 120%), notamment les PIGS (Portugal, Grèce, Irlande et pour l'Espagne) qui « dont quelques uns d'entre eux risquent la faillite d'Etat », a encore précisé Ahmed. Al Karam. Les stratégies de sortie de crise suivies par les pays de la zone ne sont pas les mêmes. On trouve par exemple une Allemagne qui compte le plus sur un modèle basé sur la promotion des exportations contre un modèle français qui se base sur la consommation ». Ces éléments ainsi que d'autres témoignent, souligne encore le vice-président d'Amen Bank de l'incapacité de la zone Euro à soutenir sa monnaie, ce qui l'a poussé à conseiller la Grèce à faire appel aux instances internationales dans sa quête de financement. Le Vice-Président de la Banque a par ailleurs écarté toutes éventualités de dissolution de la Zone Euro et c'est tant mieux pour la Tunisie qui est dans cette Union Européenne un partenaire privilégié sur plus d'un front, mais surtout un partenaire économique. La situation de la finance en Tunisie a tenu la route, a encore souligné A. El Karam répond à un « schéma de croissance prudent, surtout qu'après la crise personne ne pouvait songer à une croissance rapide ». La baisse des exportations tunisiennes représente « un grand défi vu la situation de l'Europe ». Et c'est selon le même responsable « le moment pour chercher de nouveaux débouchés d'export, notamment en Afrique Sub-saharienne qui n'absorbe que 1% des exportations tunisiennes ». Ce qui est vrai en Europe l'est aussi en Tunisie, à en croire le responsable d'Amen Bank puisque « le taux de chômage ne pourra être réduit qu'avec un taux de croissance de 6% à 7% ».