Le samedi 3 avril au Théâtre Municipal à Tunis, dans le cadre de Doc à Tunis, le public a rendez-vous avec le poète de la Palestine, si cher aux cœurs des tunisiens, à travers la projection d'un documentaire de Nasri Hajaj : « As the poet said » (58mn), qui part sur les traces de l'auteur de la « Murale », pour interroger les lieux et les souvenirs. Histoire de ne pas oublier. Mais peut-on oublier Darwish ? Il disait aussi : « Celui qui m'a changé en exilé m'a changé en bombe… un palestinien est devenu mille corps mouvants sillonnant les rues du monde… » Sauf que Mahmoud Darwish a chanté la vie aussi, comme personne, refusant que la mort ait gain de cause et l'emporte sur tout le reste, comme une bourrasque qui arracherait l'arbre avec ses racines, parce que la poésie pour Darwish, c'est d'abord la vie dans toute sa force et tout son éclat. L'amour, les rires, les enfants qui jouent à courir derrière des nuages, l'odeur du pain et du café, et l'étreinte d'une mère. Et puis la liberté de courir le poème, refusant d'abdiquer de l'espoir, et de la paix à réinventer, même si le combat est long et qu'il faudra plus d'une vie pour que les oiseaux ne meurent plus en Galilée. Nasri Hajaj, née à Ein El Helwe, camp de réfugiés palestiniens au Liban, vient rendre ainsi à sa manière, hommage, à l'un des plus grands poètes arabes, dont l'œuvre a largement transcendé les frontières. Car lorsque Mahmoud Darwish déclamait ses poèmes, quelque soit l'endroit où il se trouvait de par le monde, il brisait jusqu'au cœur du silence. Et faisait naître la beauté, comme un miracle, sans cesse recommencé. « Rien qu'une autre année… » disait -il… Samia HARRAR Ce soir au Théâtre municipal « As the poet said » de Nasri Hajaj : l'hommage à Darwish