“Je suis descendu tellement bas que descendre plus bas pour moi, c'est remonter”. Ainsi parlait le Roi Lézard, Jim Morrison. On devrait utiliser les mêmes mots pour désigner l'état lamentable du cinéma tunisien. Pathétiques, les dernières apparitions à la télévision de Nouri Bouzid et Moncef Douib, à propos du piratage déclarant grosso-modo que vu que leurs films ne présentent plus aucune valeur marchande, ils sont en quelque sorte heureux qu'ils soient piratés pour que les tunisiens les regardent. Peut-être bien qu'un film ou deux de Bouzid avaient eu une quelconque valeur il y a de cela quelque éternités ... Mais la plupart des cinéastes de cette génération ont fait des films qui, à quelques exceptions près, étaient voués à n'être pas vus. Ne parlons pas des chefs-d'œuvre commis par le grand Ali Laâbidi. Ce sont des trésors qui vont se bonifier avec le temps et qu'il faudrait conserver dans l'obscurité la plus totale à l'abri de l'humidité. Ne parlons pas non plus des œuvres envahissantes d'un Ben Mahmoud ni d'un Zran qui après “Essaïda” s'est découvert un lignée secrète de “prince” (film qui est passé clandestinement) et dont notre confrère Khayati défend le nouveau documentaire contre des prétendus détracteurs qui clament haut et fort que le personnage de l'épicier juif qui traverse son film avec quelques autres habitants de Zarzis a le droit de vivre chez lui en Tunisie. Qui a dit le contraire ? Nous avons cherché partout la plus petite trace de ces détracteurs, on n'en a pas trouvé. Cette manière de soulever un tel problème ne vous rappelle rien ? Vous-vous souvenez de la propagande qui a dénoncé la sortie de “l'homme de cendre” ? Nous-nous devons de rassurer M. Zran et ses partisans. Personne en Tunisie ne remet en cause l'existence des Juifs Tunisiens qui comptent parmi les plus anciens habitants du pays. Qu'ils soient tranquilles et qu'ils nous présentent des bons films. Le reste, ce qui relève des thèmes, des techniques, etc., c'est au public et à la critique d'en débattre. Voulez-vous qu'on parle de l'adaptation de cette pièce culte “Arab” à l'écran. Non ? Vous ne voulez pas ? Tant mieux. Moufida Tlatli a réalisé “Le Silence des palais” ce fut très beau. Oui mais après ? Reste Selma Baccar qui se démène comme une lionne. On a bien aimé “Koshkach” (Fleurs d'oubli) on attend la suite. Et puis, finalement, je pense que cette génération de cinéastes a tellement fait parler d'elle qu'elle en est réduite aujourd'hui à parler d'elle-même. Ça suffit ! Un peu de silence “on ne tourne pas” ne nous fera pas de mal. Et puis regardez du côté des jeunes, des jeunes de la dernière génération, c'est à eux d'assurer. Et ils semblent bien préparés pour le faire. Hechmi GHACHEM