Toutes les données du vol de l'avion du président polonais qui s'est écrasé samedi en Russie sont intactes et l'équipage a bien reçu l'alerte sur les conditions météorologiques difficiles, a indiqué hier le gouvernement russe, promettant une "enquête objective". "Nous allons tout faire pour que l'enquête soit objective et complète", a promis le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, lors d'un conseil des ministres à Moscou, dans des propos retransmis par la télévision russe. "Toutes les causes de cette catastrophe aérienne seront révélées", a ajouté M. Poutine, qui dirige la commission d'enquête. Le vice-Premier ministre, Sergueï Ivanov, a rapporté à Poutine que toutes les données du vol de l'avion présidentiel étaient intactes et confirmé que l'équipage avait bien reçu l'alerte sur les conditions météorologiques difficiles. "L'état des enregistrements des échanges (entre les pilotes et les aiguilleurs du ciel) et des paramètres de vol est satisfaisant", a-t-il déclaré, selon des images retransmises par la télévision russe. "Cela permet de procéder au déchiffrage détaillé et d'analyser toute l'information de vol et le fonctionnement de l'équipage de l'avion jusqu'au moment de la catastrophe". "Les avertissements sur les mauvaises conditions météorologiques ont été transmises à l'équipage en temps voulu", a ajouté Ivanov. L'avion du président polonais, Lech Kaczynski, s'est écrasé samedi matin dans une forêt près de l'aéroport militaire de Smolensk, à 420 km à l'ouest de Moscou, après plusieurs tentatives d'atterrissage dans un épais brouillard. Tous ses 96 occupants ont péri. Les experts russes ont entamé dimanche avec leurs collègues polonais, dans un laboratoire à Moscou, l'examen des boîtes noires -- l'enregistreur de son et celui des données -- retrouvées sur les lieux de la catastrophe aérienne. Les autorités russes ont déjà exclu qu'un problème technique soit à l'origine de la catastrophe et affirmé que les pilotes polonais avaient ignoré les ordres des contrôleurs aériens russes qui leur avaient recommandé d'atterrir à un autre aéroport en raison du mauvais temps. La partie polonaise n'a pour sa part fait jusqu'à présent aucune déclaration sur son analyse des causes du drame. La délégation polonaise était en route pour Katyn, près de Smolensk, pour se recueillir sur les tombes de 22.000 officiers polonais exécutés sommairement il y a 70 ans, en avril 1940, par la police de Staline.