Le Temps-Agences - Le transport aérien connaissait le week-end la pire paralysie de son histoire, provoquée par l'immense nuage de cendres craché par un volcan islandais, une trentaine de pays européens ayant fermé leur espace aérien, clouant au sol des millions de voyageurs. Sous la pression des compagnies aériennes bloquées depuis parfois quatre jours, la Commission européenne cherchait le week-end à faire ouvrir des routes dès le début de la semaine prochaine. Une réunion extraordinaire par vidéoconférence des ministres des Transports de l'Union doit se tenir aujourd'hui, selon le ministre espagnol des Transports, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. Nombre de pays européens ont prolongé --jusqu'à aujourd'hui après-midi pour certains-- la fermeture de leur espace aérien car le nuage de cendres émis par le volcan Eyjafjöll (sud de l'Islande) peut endommager les réacteurs des avions. Cette immobilisation des avions irrite notamment les deux plus grandes compagnies aériennes allemandes, Lufthansa et Air Berlin, qui ont critiqué les autorités pour l'absence de calcul de la concentration de cendres dans l'atmosphère. Amélioration passagère ou durable? Tous les aéroports espagnols et plusieurs dans le sud de la France ont rouvert hier en début d'après-midi. Près de 17.000 vols sur 22.000 prévus dans l'espace aérien de l'Europe ont été annulés samedi et, la veille, 10.400 vols avaient pu être effectués, contre 29.000 en temps normal, selon l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol). British Airways a annulé en début d'après-midi hier tous ses vols prévus aujourd'hui, la scandinave SAS a fait de même pour la quasi-totalité de ses liaisons. Cette paralysie coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d'euros) au secteur par jour, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA). Pendant ce temps, l'éruption du volcan Eyjafjöll, sous un glacier qui en démultiplie les effets, ne montrait aucun signe d'accalmie. Des experts ont averti qu'elle pourrait durer plusieurs semaines. Pris dans cette pagaille, des millions de voyageurs restaient bloqués dans le monde tandis que d'autres tentaient de rallier leur destination par des moyens terrestres ou maritimes.