Tunis - Le Temps - Le gaz de ville ou le gaz en bouteille ne pardonne pas lorsqu'il se répand sournoisement dans son espace de prédilection, la salle de bain qui, malheureusement, se trouve le plus souvent verrouillée pour cacher l'intimité de ses occupants. Il continue de faire des siennes en étant la cause des drames aux conséquences incalculables. Hier, c'était à Tunis pour ôter la vie d'un couple de vieillards, aujourd'hui c'est à Om El Araïes où le deuil n'est pas prêt à prendre le large. D'autant plus qu'il a engendré une véritable catastrophe qui a coûté très cher à deux familles entières. Elles ont perdu chacune un être bien aimé, bien portant et rayonnant de bonheur puisque les deux tourtereaux viennent justement, il y a à peine une semaine, de convoler en justes noces. Quel drame terrible survenu alors que les familles parentes se préparaient fébrilement pour fêter le fameux "septième" jour du mariage. Les jeunes mariés s'étaient levés tôt selon la tradition du coin pour prendre le bain nuptial. Un bain fatidique qui allait les emporter en douceur. Personne ne s'était aperçu de leur voyage vers l'au-delà, sauf que le père du marié avait comme un pressentiment lorsque son fils prolongea sa présence dans la salle de bain en compagnie de sa jeune femme. L'attente angoissante avoisinait les deux heures moins le quart quand le père se décida à tambouriner sur la porte de la salle de bain. Aucune réponse. Seule l'eau coulait à flot. Il demanda alors l'aide de son cadet qui força la serrure pour découvrir le drame. Sa belle-sœur et son aîné gisant inconscients au bord de la baignoire. Des hurlements se firent alors entendre dans la maisonnée et les deux corps inanimés furent transportés d'urgence à l'hôpital local où le médecin de service constata le décès. Le soleil n'avait pas encore pointé à l'horizon que les pleurs et les cris de douleur s'installèrent chez Am Amor qui vient de perdre son fils et sa bru, sept jours après avoir célébré leur mariage. Par ailleurs, il semble d'après l'entourage, que le malheur ne cesse de s'acharner sur cette famille paisible et modeste à la fois. Il y a seulement deux ans, un des fils de Am Amor a été assassiné par un camarade dans des conditions dramatiques tandis qu'un troisième a purement et simplement quitté le domicile paternel. Jusqu'à ce jour, il n'a pas encore donné de ses nouvelles. Cruelle destinée pour cette famille qui patauge dans le besoin. Peut-être que des âmes charitables viendront à son secours.