Le bilan des inondations en Pologne s'est alourdi à neuf morts et trois disparus, cependant que la crue de la Vistule a atteint Varsovie et que des milliers de personnes ont été évacuées dans le sud du pays, ont annoncé les secouristes et les autorités locales. Le Premier ministre Donald Tusk a présenté hier au Parlement un rapport sur les inondations qu'il a qualifiées de "drame sans précédent depuis 160 ans". "La situation dans le bassin de la Vistule est plus grave que lors des grandes inondations de 1997", a-t-il affirmé. A l'échelle du pays, "nous parlons de dégâts de l'ordre de 10 milliards de zlotys" (2,43 milliards d'euros au cours actuel), a précisé Tusk. Si les dégâts dépassent effectivement 2,1 milliards d'euros, la Pologne demandera le lancement du mécanisme de solidarité européenne, a déclaré aux députés pour sa part Michal Boni, principal conseiller du Premier ministre. La Pologne pourrait en obtenir 100 millions d'euros. Selon Boni, 23.000 personnes ont été évacuées des zones sinistrées, alors qu'environ 100.000 habitations peuvent avoir été affectées par les inondations, principalement dans le sud du pays. Le niveau du fleuve à Varsovie, une agglomération de 2 millions d'habitants, a atteint dans la matinée 7,40 m et pourrait encore monter dans la journée de quelque 40 cm, selon les prévisions météorologiques, un niveau record depuis 60 ans. Le préfet de la région de Varsovie Jacek Kozlowski a demandé hier aux habitants des quartiers qui longent le fleuve d'envisager une éventuelle évacuation. "Le danger ira croissant. La grande vague est plus longue qu'attendu et risque de traverser la capitale jusqu'à dimanche soir. C'est un très mauvais pronostic", a-t-il dit devant la presse. "Nous n'avons pas peur de voir le fleuve déborder. Mais les digues imbibées d'eau pendant si longtemps risquent la rupture à tout moment et à tout endroit", a-t-il précisé. L'Union européenne a déclenché mercredi, à la demande de Varsovie, son mécanisme de protection civile pour aider la Pologne à faire face aux inondations. "Des secouristes français, allemands, baltes et tchèques travaillent déjà dans les régions sinistrées", a précisé le gouvernement polonais.