La Journée mondiale de l'Afrique est célébrée cette année sous le signe de la paix et de la sécurité, deux conditions incontournables pour aspirer au développement, au progrès et à la démocratisation. Cette célébration, devenue une tradition enracinée dans l'ensemble des pays africains est une occasion renouvelée pour interpeller les Africains sur l'urgence d'un diagnostic et des remèdes aux maux qui rongent le continent et pour alerter la communauté internationale sur la nécessité de plus de solidarité et de sensibilité à ses problèmes. Car à voir de près, le tableau est réellement sombre. Le continent, malgré ses extraordinaires ressources naturelles et ses grandes potentialités humaines, reste à la traîne, continue de vivre en marge de l'extraordinaire essor que connaît le monde et accuse des retards qui le paralysent dans un sous développement latent. Avec un PIB par habitant qui est le plus bas au monde, une pénurie d'eau potable aiguë et une épidémie de Sida qui fait des ravages, l'Afrique est devant une situation des plus difficiles mais nullement insurmontables. Certes l'Afrique a été victime de l'une des plus grandes injustices de ce siècle en croupissant durant des siècles sous le joug d'une colonisation cruelle, mais on ne peut éternellement accabler l'Occident de tous les maux dont souffre le continent. Une autocritique s'impose pour s'atteler au plus vite au travail et à l'édification d'un avenir meilleur. Il n'est plus permis aujourd'hui de s'empêtrer dans de sempiternels conflits internes et dans une course infernale à l'armement au détriment des besoins les plus élémentaires des populations sujettes à la famine, à l'analphabétisme et aux pandémies. C'est d'un sursaut d'orgueil et d'une prise de conscience des réalités que l'Afrique à le plus besoin aujourd'hui et aussi d'une solidarité agissante pour espérer rattraper le train du développement et de la modernité.