Classées parmi les personnes les plus exposées aux risques de transmission du VIH-SIDA, les femmes ont besoin plus que jamais de développer leurs capacités de leadership pour pouvoir faire face à cette expérience. Des programmes ont été lancés dans ce sens pour les assister à surmonter les problèmes auxquels elles font face à l'instar des difficultés financières, la violence, la stigmatisation, la discrimination basée sur le genre, l'expulsion abusive de travail et même l'exclusion de la société. Elles doivent en fait trouver elles mêmes les solutions et créer les opportunités pour changer leur sort, tel était de la finalité de l'atelier de formation sur « les femmes et le leadership dans la lutte contre le SIDA » organisé par le programme régional arabe du PNUD (HARPAS) du 31 mai jusqu'au 3 juin. Après avoir acquis les principes et les techniques du leadership, les participantes ont proposé des projets qui seront concrétisés lors des prochains mois et ce dans le cadre du groupe de soutien appuyé par le PNUD et l'ONUSIDA et hébergé à l'ATL-MST SIDA. A remarquer dans ce contexte que des représentants de la société civile, des sociologues, des chercheurs et des journalistes ont participé à l'atelier. Objectif commun : accompagner les femmes vivant avec le VIH dans leur démarche et les assister à réaliser leurs projets qui consistent d'ailleurs dans l'enseignement des femmes analphabètes et la formation d'autres dans les petits métiers et l'artisanat. D'autres projets ont été proposés par les participantes dont, l'accompagnement de celles en quête d'emploi à décrocher un poste de travail et la réintégration des femmes licenciées abusivement. Egalement, les participantes ont proposé de créer un site web où on parle entre autres des femmes vivantes avec le VIH et de leurs préoccupations. Mais pourquoi les femmes sont-elles exposées le plus au risque du VIH ? Le rapport des Nations Unies affiché en 2008 a démontré que 33 millions de personnes vivent avec le VIH », annonce M. Nabil Alkott, consultant auprès de HARPAS. Le virus a malheureusement a coûté la vie à 2 millions de personnes dont, 280 mille enfants âgés de moins de 15 ans. Pour ce qui est de la prévalence dans le monde arabe « 35 mille nouveaux cas ont été enregistrés en 2008 », précise M. Alkott. Et si la zone arabe est classée parmi les régions les moins touchées par le virus, le VIH touche un bon nombre de femmes et va même en crescendo en comparaison par rapport à d'autres régions notamment, l'Europe. Le taux des femmes vivantes avec le VIH est de 19 % dans le vieux continent contre 64 % en Afrique Sub Saharienne. Les modes de transmission Parlant des modes de transmission du virus, le consultant a rappelé que les rapports sexuels non protégés figurent parmi les principales causes de transmission du VIH. « 80 % des femmes atteintes ont attrapé le virus de leurs maris », explique le spécialiste. Elles sont d'ailleurs classées parmi les groupes vulnérables. Victimes d'adultère et de trahison, ignorantes et mal informées sur le VIH-SIDA et les modes de transmission…elles continuent à être piégées. Notamment, 38 % des femmes seulement, ont des informations suffisantes sur la maladie. Par ailleurs, les femmes vivant avec le VIH-SIDA mènent une vie socio-économique difficile. Elles sont malheureusement, victimes de discrimination, de stigmatisation et de préjugés. Mal jugées voire incriminées par la société, elles s'abstiennent à étaler au grand jour leur situation et par conséquent, elles ne se soignent pas. Et la réponse ? Que prévoient les gouvernements au profit de cette frange de la société pour l'aider à mieux vivre leur vie ? La réponse à ce problème est encore limitée. 52 % des gouvernements ont assuré des programmes de soutien au profit des femmes VVIH depuis pratiquement deux ans. En Tunisie, la prise en charge des femmes VVIH fait partie du programme national de lutte contre le SIDA et ce parce que le nombre augmente au fil des années. Nous comptons en fait 389 cas parmi les 1499 personnes vivantes avec le virus. Les dernières statistiques ont démontré que, 51 nouveaux cas ont été enregistrés en 2009, dont 21 femmes et 29 hommes et un jeune adolescent de plus de 15 ans. Il est clair que le nombre des femmes a tendance à atteindre celui des hommes, d'où l'urgence de mieux prendre en charge cette population et surtout de l'informer davantage sur le virus d'autant plus que la moyenne d'âge des femmes vivant avec les virus est de (25-29 ans) et (30-34ans). Sana FARHAT --------------------- Les principaux modes de transmission *Chez les hommes : les drogues injectables : (36%) *Chez les femmes : les rapports sexuels non protégés : (76 %) Prévalence chez les groupes spécifiques : *Travailleurs du sexe : 0,43 % *MSM (Hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes) : 4,8 % *Drogues injectables : 3,1 % --------------------- Chiffres * 102 enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH dont 71 TME). *Les zones côtières (centre Est) et le grand Tunis enregistrent la plus grande concentration des cas. Pratiquement 3/4 des cas sont enregistrés dans ces régions.