Les droits de l'enfant dans les médias, en d'autres termes le rôle des médias dans la promotion des droits de l'enfant, ont été hier, au centre d'un débat entre les représentants de la presse tunisienne et M. Abdel-Rahman Ghandour, Directeur de la Communication au bureau régional de l'UNICEF pour l'Afrique du Nord et le Moyen Orient en présence des responsables de l'UNICEF Tunisie, de l'ONU et de l'OMS. Toujours d'actualité brûlante aussi bien en Tunisie que dans la région, le sujet a largement été évoqué par les participants qui ont mis en relief les difficultés rencontrées pour traiter ces sujets encore tabous dont, le travail des mineurs, les enfants de la rue… «Chaque pays a un contexte bien déterminé pour traiter les sujets. La Tunisie est avant-gardiste dans plusieurs domaines qui sont encore tabous dans d'autres régions arabes », signale M. Ghandour. Par exemple, « il est quasi impossible de parler de comportement sexuel non protégé dans certains des pays arabes. La Tunisie a fait des grands pas à ce niveau », ajoute M. Ghandour. Mais il existe en fait, d'autres questions qui figurent parmi les points à soulever dans les médias et surtout à traiter selon le contexte de chaque pays. Le directeur de la communication parle de la violence et du comportement des jeunes. Où en sommes- nous ? Comment pouvons-nous changer leur comportement et développer des questions sur les nouveaux problèmes qui se posent pour cette frange de la société ? M. Ghandour met en relief les problèmes de violence, de consommation d'alcool, de drogue de tabac, la conduite à risque, les rapports sexuels non protégés et le suicide. Des sujets qu'il faut traiter pour changer les attitudes de nos jeunes et leur garantir une vie meilleure. Egalement, le responsable insiste sur l'importance de créer un espace pour protéger les enfants et les jeunes contre ces actes qui sont décisifs dans leur vie. Violence Par ailleurs, M. Ghandour a parlé des messages de violence véhiculés dans les médias mal gré bon gré. « Des messages négatifs adressés aux enfants qui sont incapables de faire la différence entre le réel et le virtuel ». Face à cette situation, l'UNICEF est en train de travailler avec les acteurs et les metteurs en scène afin de mettre en valeur les comportements corrects. Si l'UNICEF a établi des programmes dans ce sens, les campagnes de sensibilisation destinées aux parents sont encore absentes. D'ailleurs, une étude réalisée dans les pays arabes démontre qu'une moyenne de 70 à 90 % des enfants a subi une des formes de violence (physique, morale…) et ce, à la maison et/ou à l'école. Pour remédier à cette situation « l'UNICEF a entamé un programme dans ce sens en Jordanie et ce, avec le soutien de la Reine Rania et du Roi Abdallah II de Jordanie », explique le directeur. Objectif commun : lutter contre la violence faite par les enseignants. Conscient des risques engendrés par ces actes, M. Ghandour a insisté sur l'importance de généraliser cette expérience et lutter contre d'autres formes de violence y compris la violence véhiculée par les jeux vidéo. « Le grand problème est que les enfants ne savent pas faire la différence entre le réel et le virtuel. C'est une question difficile à traiter et c'est là où il faut entreprendre des actions », toujours d'après M. Ghandour. Dès lors, les médias jouent un rôle déterminant pour attirer l'attention des différents acteurs quand aux risques de ces jeux et surtout de protéger les enfants contre toutes les formes de violence. Promouvoir les droits de l'enfant figure aussi parmi les responsabilités des médias. Pour mieux inciter les journalistes à traiter cette question M. Ghandour a annoncé que le prix régional de l'UNICEF pour les médias est placée cette année sous le thème « Droits de l'enfant ».