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Question d' « écoute »...Mais est-ce la faute aux journalistes ?
Le déficit de l'image des jeunes dans les médias
Publié dans Le Temps le 01 - 12 - 2007

Les adolescents arabes sont mécontents de la façon dont les différents supports d'information les présentent, une image déplorable qu'ils jugent négative voire déformée. « Nous sommes des membres actifs dans la société, nous avons notre mot à dire »,
c'est ce qu'ont défendu les 13 jeunes âgés entre 15 et 18 ans lors du 3ème Forum Arabe Jeunes et Médias, organisé par l'UNICEF en collaboration avec le Club de Presse à Dubaï et le journal Al Bayan, et qui a été clôturé le 27 novembre à Dubaï. D'ailleurs les recommandations formulées à l'issue de cette rencontre appellent, entre autres, les différents acteurs, notamment l'UNICEF et les médias à ouvrir de nouveaux horizons à cette frange et lui accorder de nouvelles opportunités. Finalité : prouver que les ados ne sont pas que de simples rebelles ou irresponsables et bien au contraire. Les jeunes participants ont défendu avec ténacité leurs attitudes et approches. Ils ont même prouvé qu'ils sont l'exemple type de citoyens motivés, actifs et ce à travers la présentation de leurs travaux dans le domaine de l'information. Ils se sont engagés, également, à être dynamiques. C'est vrai qu'il existe des compétences dans notre société, comme il est vrai aussi que les adolescents ont changé de profil, qu'ils souffrent de plusieurs problèmes. C'est une réalité que personne ne peut nier ni l'ignorer et qu'il faut œuvrer à l'améliorer. Le défi est, en fait, là.
Un échantillon de la fine fleur des adolescents arabes a défendu bec et ongles son image dans les médias, pour prouver que'ils ne sont pas de simples citoyens passifs. Pour ce faire, un groupe de jeunes notamment, du Liban et de la Palestine ont exposé leurs réalisations dans le domaine de la presse écrite et visuelle. Quelques membres de l'équipe de production de l'émission libanaise « Sawtuna », « Notre voix » qui enregistre un succès avec un taux d'audimat de 11 %, ont présenté un aperçu sur les sujets traités et qui touchent de près les Libanais. Cette production exclusive des jeunes qui est financée par l'UNICEF avec la coopération Néerlandaise vise à donner plus d'opportunités à cette frange pour s'exprimer librement et prouver qu'ils sont des membres actifs capables d'améliorer le sort du pays à travers des critiques constructives.

Les œuvres des jeunes
Toujours dans le même contexte, des jeunes palestiniens qui n'ont pas encore franchi la vingtaine ont présenté avec fierté leurs magazines « Aswat Achabab », « La voix des jeunes » et « Iqra w'Ectoub El An » ou « Ecris et Lis maintenant ». En dépit des difficultés sociopolitiques et les conflits qui règnent dans la région, ces ados ont prouvé qu'ils sont des membres actifs et dynamiques. Ils reflètent en effet l'image positive des jeunes palestiniens, ceux qui sont ambitieux et qui militent pour améliorer le sort de leur pays.
Si des adolescents ont présenté leurs contributions dans le paysage médiatique, d'autres ont exprimé leurs rêves et ambitions en une minute, en faisant parler des enfants dans des projections de vidéo. Des messages courts mais riches car, ils reflètent entre autres la situation de l'enfant irakien manipulé par les milices, ou celui qui vit dans une situation lamentable. Ces documentaires d'une durée d'une minute ont été produits par des adolescents et ce pour exprimer leur ambitions et leur aspirations.
Par ailleurs, des groupes de travail ont été formés pour débattre, notamment, de l'éthique de l'information sur les jeunes, les ressources qui doivent être à la disposition des journalistes afin d'assure une couverture pertinente et exhaustive sur les sujets qu'ils relatent et les nouveaux supports d'information, ou les supports électroniques. Les participants se sont mis d'accord sur un ensemble de points, tels que l'importance du respect des droits de l'enfant lors du traitement des sujets sensibles. « Le journaliste ne doit pas être aveuglé par le scoop au détriment de la préservation de la dignité de l'enfant ou de l'adolescent », ont appelé les participants. Ils ont aussi proposé d'autres idées pour respecter l'éthique du métier. Il ne faut pas se limiter à l'image négative, il faut être crédible, comme il est aussi important de donner plus de chance aux ados dans la production journalistique », ont-ils proposé.
Parallèlement, les journalistes doivent bénéficier de beaucoup d'avantages pour traiter la question de la jeunesse. Il est essentiel d'ouvrir les portes des différentes institutions qui travaillent de près ou de loin sur les jeunes. Ce n'est qu'ainsi que les médias seront capables de reproduire une image réelle de cette frange de la société. Image qui ne plaît pas aux jeunes mais qui est un fait. Il ne faut pas d'ailleurs l'ignorer.
S.F

Interview

M. Abdel-Rahman Ghandour ; Directeur de la Communication Régionale UNICEF
« Les jeunes sont instrumentalisés et embrigadés soit pour les pousser vers l'extrémisme religieux soit vers les milices ou les deux »
Certes, les jeunes et les adolescents arabes ont changé de profil. Ils sont influencés par plusieurs facteurs aussi bien internes qu'externes. Si quelques uns ont réussi à être des membres actifs et dynamiques d'autres ne le sont pas. Pour avoir une idée plus pertinente sur l'état des lieux de cette population dans le monde arabe, nous avons interviewé M. Abdel-Rahman Ghandour, Directeur de la Communication Régionale UNICEF. Il nous a parlé des projets prévus par cette organisation mondiale au profit des jeunes et des défis à relever en impliquant les différents acteurs. Entretien.

Le Temps : Comment évaluez-vous la situation des adolescents dans la région arabe
M. Abdel-Rahman Ghandour
La situation des jeunes dans la région est contradictoire, en d'autres termes, il y a une contradiction entre la masse qu'elle constitue et le futur qu'elle représente. Il existe aussi une contradiction entre la dynamique et la puissance potentielle et comment elles sont représentées. D'ailleurs, le plus marquant quand nous observons la couverture médiatique à cette frange de la société, c'est qu'il existe une sorte de fossé. Un décalage entre la réalité et l'image reflétée dans les supports d'information qui essayent d'être attractifs en présentant, notamment des images dramatiques, une scène pauvre. De même les médias mettent en valeur les réalisations des gouvernements, les projets et les stratégies réalisés dans ce cadre. Alors que les adolescents ne sont ni suffisamment jeunes, ni des adultes. Ils sont invisibles dans cette tourmente. Dans la région, l'adolescent est perçu comme une menace.

L'UNICEF a-t-elle prévu des programmes pour améliorer l'existence des adolescents arabes ?
L'amélioration de la situation de cette frange de la société est entre autres notre responsabilité. De par sa position, l'UNICEF est une organisation qui s'occupe de l'enfant et de l'adolescent en phase transitoire. Nous avons créé une dynamique entre les différents offices pour s'occuper davantage de cette frange et nous la traitons maintenant en tant qu'une catégorie. Notre objectif est de mettre l'accent sur les problèmes spécifiques dont souffrent les ados et la façon idoine pour les intégrer dans la société. L'UNICEF focalise sur les adolescents en tant que groupe. Nous axons ainsi notre travail sur la perfection de l'équation éducation-emploi. C'est pour le moment, l'un des grands chantiers dans la région arabe. Il faut penser à ce pont car c'est un défi que nous serons incapables de réaliser sans l'implication des ministères de l'Education et des privés. Ils doivent s'investir davantage dans les technologies de l'information et de la communication et perfectionner leurs modes de travail.
Nous sommes aussi dans une situation contradictoire. Il y a d'un côté des jeunes qui quittent les classes et qui ne trouvent pas d'emploi et d'autres, les privés qui se plaignent de l'incompétence des travailleurs.

Comment faut-il réagir face à cette situation selon-vous ?
Il est important de donner à l'éducation un sens et de créer une dynamique sociale dans le pays. Les adolescents doivent être impliqués davantage et perçus comme acteurs positifs du changement.

Ils ont incontestablement changé de profil, seriez-vous capables de les impliquer dans la vie sociale ?
Le problème qui se pose c'est le manque de repères. Auparavant, l'autorité des parents s'exerçait de manière plus simple alors que la donne a changé maintenant. Les ados sont livrés à eux-mêmes et tentés par beaucoup de pratiques qui ont des répercussions néfastes telles que la drogue, le vol...Cela s'explique par l'invasion des chaînes satellitaires et du développement des technologies nouvelles de l'information et de la communication. L'Internet a un impact sur le comportement de cette frange. Il y a un autre facteur qu'il ne faut pas négliger, le manque de contrôle de la part des parents. Ces derniers occupés toute la journée au travail ne trouvent pas beaucoup de temps pour surveiller leur progéniture.
L'idée de l'immigration se pose de plus en plus. Nos jeunes souffrent, également, d'une crise d'identité ce qui explique d'ailleurs leur recours à la violence. A titre d'exemple, la « 1ère Intifadha » était une forme de revanche contre les parents et leur autorité, car ils étaient incapables de faire sortir la colonisation. Tous ces facteurs font que les jeunes sont instrumentalisés et embrigadés soit pour les pousser vers l'extrémisme religieux soit vers les milices ou les deux.

L'un des principaux objectifs de ce forum est d'améliorer l'image des adolescents dans les médias. Mais serait-il facile d'atteindre cette finalité ?
C'est une tâche assez difficile. Toutefois, pour réussir, nous serons amenés à parler leur langage, à leur manière. Il faut que nous prouvions que nous sommes à leur écoute. Le concept « edu-tainement » est la meilleure solution à adopter. Nous devons joindre l'utile à l'agréable. C'est la base du concept « edu-tainement ».


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