Les élections du bâtonnier et des membres du Conseil de l'Ordre des avocats se dérouleront le dimanche 20 juin. Six candidatures ont été présentées pour le bâtonnat et une trentaine pour le Conseil de l'Ordre. Nous allons essayer à cinq jours de cette échéance de vous présenter le plus de candidats possible. Nous commençons par Me Charfeddine Dhrif. Agé de 58 ans Me Dhrif est titulaire du certificat d'aptitude à la profession d'avocat obtenu en 1976, inscrit au barreau en 1977, à la cour d'appel en 1980 et à la cour de cassation en 1987. Il a occupé le poste de membre du Conseil de l'Ordre pendant 4 mandats c'est-à-dire pendant 12 ans. En 2007. Il s'est présenté au bâtonnat. Il a été défait au 2ème tour de justesse par le bâtonnier Me Béchir Essid. Interview. Le Temps : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous représenter à ces élections ? Me Charfeddine Dhrif : Il y a trois raisons. La première c'est le nombre de voix très honorables que j'ai obtenues en 2007. Je suis passé au 2ème tour avec Me Essid. Nous avons obtenu respectivement 1100 et 1200 voix et l'écart de 100 voix qui nous séparait ne paraissait pas très important. Plusieurs de mes partisans étaient absents ou ils sont partis car le vote au 2ème tour s'est déroulé tard, en fin de soirée. La deuxième raison : plusieurs de mes confrères m'ont encouragé pour me représenter. La troisième est le fait qu'étant donné ma longue expérience dans les structures je me considère utile à la profession dans cette période de crise. • Justement si vous êtes élu quels sont les dossiers prioritaires à traiter ? Aujourd'hui il y a, au sein de la profession, un problème d'éthique. Il n'y a plus de respect de la déontologie, ni de la loi de la part d'une partie de la base ainsi que d'une partie des structures de la profession. Il n'est pas concevable que des avocats manquent de respect aux responsables dans les structures même si ces derniers n'étaient pas à la hauteur de leurs engagements et de leurs tâches. Je prends l'exemple de l'ambiance qui a régné lors de l'Assemblée générale extraordinaire réservée à l'adoption du projet du règlement intérieur qui s'est tenue le 9 mai 2009. A cette occasion le bâtonnier sortant a tenu personnellement à piétiner la loi organisant la profession. • Comment cela ? Il n'a pas respecté les dispositions de l'article 53 qui ne donne droit au vote qu'aux avocats ayant au moins une année dans la profession. Il n'a pas tenu compte de cette condition laissant voter ceux qui n'en avaient pas le droit. • Revenons à votre candidature. Quelles réformes proposez-vous ? En ce qui concerne les structures je propose la création d'autres sections au niveau des Cours d'Appel, l'augmentation du nombre des membres du conseil de l'ordre, la constitution de commissions chargées des études et des recherches, l'élection d'un Conseil de discipline autonome parmi les anciens bâtonniers et les ex-responsables du Conseil de l'Ordre. Pour ce qui est de la profession je suis pour l'amendement de l'article 40 de la loi organisant la profession afin d'assurer une immunité de l'avocat dans l'exercice de sa fonction. Je propose aussi d'assainir les relations entre l'avocat stagiaire et l'encadreur et aussi l'encadrement et la consolidation de la formation dans la période des stages pour le jeune avocat. • La gestion de la caisse de retraite et de prévoyance des avocats a soulevé un tollé au sein de la profession. Qu'en pensez-vous ? Pour le problème de la caisse l'origine revient à la lecture et à l'interprétation des textes organisant cette caisse. Le bâtonnier qui est président du conseil d'administration a considéré que les pouvoirs de gestion de la caisse lui reviennent explicitement. Mais les membres du conseil d'administration n'ont pas accepté que l'on touche à leurs prérogatives. La solution est simple : le bâtonnier qui sera élu s'engage à reconnaître les prérogatives des membres du conseil d'administration. Mais à long terme il faut penser à plus d'autonomie entre le Conseil de l'Ordre, le Conseil de discipline et la caisse de prévoyance et de retraite. Interview réalisée par Néjib SASSI