Ramenée à près d'un mois du 16 mai au 14 juin, la saison de la pêche au thon rouge en Tunisie, a été, cette année assez bonne mais n'a pas satisfait pleinement les espoirs des pêcheurs tunisiens, principalement à cause du mauvais temps qui a marqué la période de son déroulement, au large du Cap Bon. Cependant, les pêcheurs tunisiens de thon rouge se félicitent des décisions internationales portant sur la réduction de la période de la pêche au thon rouge et sa fixation pour un mois du 16 mai au 14 juin, dans le but de permettre le renouvellement de la population de thon en océan atlantique, notamment. A cet égard, M. Jawhar Ben Hamida, pêcheur tunisien de thon rouge, membre de la Fédération nationale de la pêche hautérienne, chargé de la pêche et de l'engraissement du thon rouge, nous a fait part de l'adhésion des pêcheurs tunisiens de thon rouge aux mesures prises par la Commission internationale de conservation des thonières de l'Atlantique (CICTA), dont le siège est en Espagne, s'agissant spécialement de la réduction de la période réservée à la pêche au thon rouge et la réduction du volume des quotas attribués aux pays concernés, dont la Tunisie. Quota ramené à 1107 tonnes M. Jawhar Ben Hamida a indiqué que ces mesures prises toujours par consensus au sein de la CICTA, ont eu un impact favorable sur la régénération des stocks de thon rouge en Atlantique qui ont été exposés à une surexploitation préjudiciable à leur reproduction, au point que certaines parties européennes ont réclamé dernièrement la suspension de cette pêche, alors que cette surexploitation est l'œuvre des pays développés. D'ailleurs, le quota de la Tunisie a été réduit de moitié et ramené, maintenant, à 1107 tonnes par an. Selon M. Jawhar Ben Hamida, la production de thon rouge réalisée, cette année, en Tunisie, a atteint 85% seulement du quota tunisien, dont une bonne partie était constituée des poissons pesant entre 30 et 50 kg, et l'autre partie constituée de poissons pesant plus de 50 kg. Or, le thon de plus de 50 kg la pièce est vendu à 5 euros le kilo, tandis que le thon de moins de 50 kg est vendu à 2 euros seulement le kilo. D'après notre interlocuteur, les pêcheurs tunisiens observent scrupuleusement la réglementation relative au poids des poissons dont la pêche est permise, et libèrent les petits tons de moins de 30 kg, en les relâchant dans la mer, bien que la réglementation internationale accorde une tolérance de 5% de poissons de moins de 10 kg. Les stocks de sardines ont connu aussi une régénération La cause principale de la baisse de production de thon rouge, cette année, en Tunisie, revient au mauvais temps qui a marqué 20 jours de la période de pêche, sans droit à une compensation sur d'autres jours. Paradoxalement, les prix mondiaux ont connu une baisse, parallèlement à la baisse de la production. La fluctuation des prix est de nature à pousser les entreprises spécialisées dans l'industrie du thon à changer de vocation, sans compter les préjudices que pourrait provoquer une interdiction totale de la pêche pour les producteurs eux-mêmes. Déjà, la Tunisie organise, à l'échelle nationale, chaque année, un repos biologique de trois mois pour les activités de pêche (juillet, août et septembre), financé par un Fonds. Mais ce Fonds est alimenté par les contributions des producteurs et des exportateurs des produits de la pêche, et beaucoup jugent plus équitable de faire contribuer également les importateurs et l'Etat à l'alimentation de ce Fonds. Les pêcheurs tunisiens notament supportent également les charges inhérentes au paiement des inspecteurs internationaux chargés de s'assurer de l'application des décisions internationales dans ce domaine. Apparemment, la pêche du thon rouge souffre d'une confusion “délibérée” entre deux populations indépendantes de thon sillonnant les mers, une de l'Atlantique proaméricain et une pro africaines et européennes. Ces deux populations seraient indépendantes l'une de l'autre et devraient être évaluées indépendamment l'une de l'autre, estime-t-on.