CR est un chauffeur de poids lourds. Il a été affecté en tant que chauffeur de camion appartenant à la municipalité chargé de ramasser les déchets. Un parcours desservant une cité périphérique de la capitale. Au cours du mois de Mai 2006, un soir vers le coup de 23H30 alors qu'il se rendait au dépôt situé dans une banlieue sud, il a percuté un motard qui roulait devant lui. Le coup était fatal. Ce dernier à la suite du choc est passé de vie à trépas. Pendant ce temps, le chauffeur du camion n'avait pas pris la peine de s'arrêter pour s'enquérir de l'état du blessé. Il a continué son chemin. Pendant qu'il roulait à grande vitesse afin d'échapper à une éventuelle poursuite, le voilà encore une fois et au niveau d'un croisement il percute un cycliste. Un jeune homme d'une vingtaine d'années. Il le laisse à même le sol agonisant et a poursuivi son chemin. Le jeune homme est décédé sur le coup. Le chauffeur continuait son chemin en augmentant encore plus la vitesse. Il est arrivé au dépôt, a garé le camion, a remis les clés au gardien et est rentré chez lui comme si de rien n'était. Alertés par les personnes ayant assisté à la scène, les auxiliaires de la justice se sont déplacés de suite sur les lieux de deux accidents. Les témoignages des présents leur ont permis de connaître le responsable des deux accidents. Puisqu'il s'agit d'un camion appartenant à la municipalité. Les enquêteurs se sont déplacés au dépôt. Ils ont interrogé le gardien sur la personne qui conduisait le camion ainsi que l'horaire de l'entrée du véhicule au dépôt. Ils se sont déplacés de suite au domicile du chauffeur. Ils l'ont arrêté et conduit aux locaux de la police pour s'expliquer. Il a reconnu avoir percuté le motard. Il ne s'est pas arrêté car il avait eu peur de la réaction des présents. Mais en ce qui concerne le cycliste, il a nié totalement l'avoir percuté. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Il a déclaré qu'il se rappelle uniquement avoir percuté le motard. La peur l'a envahie à la suite de l'accident et l'éventuelle réaction des personnes présentes ne lui ont pas laissés le temps de réfléchir. , il n'arrive pas à trouver d'excuses pour son comportement. Le juge lui a demandé les raisons pour lesquelles il ne s'est pas dirigé directement au poste de police comme le font généralement les personnes dans son cas, il n'a pas su quoi répondre. Interrogé sur le deuxième accident, celui d'avoir percuté le cycliste, il ne se rappelle pas. Confronté avec le rapport des enquêteurs qui ont inspecté le camion qui ont trouvé le phare côté droit complètement brisé, alors que les phares du camion ne fonctionnaient pas, il n'a pas répondu également. L'avocat est revenu sur l'accident en déclarant que son client avait eu réellement peur. Cette peur l'a totalement envahie au point où il était allé se terrer chez lui et penser sur ce qu'il allait faire le lendemain. La première chose qu'il devait faire disait-il c'est d'aller de son propre chef informer les agents de l'ordre et se constituer prisonnier. Mais les enquêteurs ont vite fait de l'arrêter. C'est une mort accidentelle. Son client en est responsable. L'état de fatigue dans lequel il était en est la cause. L'avocat a prié le juge de lui accorder les circonstances atténuantes et se limiter à la période passée en prison. L'affaire a été mise en délibéré.