La fuite à la suite d'un accident de la route, constitue pour son auteur une infraction qualifiée en tant que crime. C'est dire la gravité de cet acte, étant de conséquences fâcheuses pour la victime. celui-ci pourrait en effet passer de vie à trépas si elle n'est pas secourue à temps. ` C'est la raison pour laquelle le conducteur d'un véhicule, qui renverse un piéton par exemple ou percute un autre véhicule doit s'arrêter pour s'enquérir, et prêter son concours à la victime par tous les moyens. Hélas dans plusieurs cas, le conducteur qui se connait fautif parce qu'il était en état d'ébriété au moment de l'accident, ou roulait à une folle allure, préfère continuer son chemin, en abandonnant la victime à son sort, au moment crucial où il a le plus besoin d'aide et de soutien, alors qu'il lui avait causé un dommage corporel, par sa faute, cette fuite ne peut qu'aggraver les choses. Certes dans ces moments on est pris de panique et on peut craindre la réaction de la famille de l'accidenté surtout si celui-ci est dans un état grave. Mais cela ne justifie pas le fait de fuir sa responsabilité. Le conducteur peut dans ce cas se rendre au premier poste de police ou de la garde nationale, pour informer de l'accident et surtout demander du secours pour l'accidenté. Par la suite, c'est le juge qui appréciera le degré de responsabilité de chacun au moment de l'accident, car dans certains cas il pourrait y avoir faute de la victime elle même, ayant traversé la route par un passage interdit par exemple ou s'étant aventuré dans un emplacement interdit aux piétons. Toutefois, il y a des cas où il peut s'agir d'un simple accrochage entre un automobiliste et un motard qui paraît bénin à première vue. L'automobiliste doit dans ce cas, et pour éviter tout équivoque et écarter tout risque, déclarer impérativement un tel accident, même s'il n'y a pas de dégâts. A défaut, plusieurs problèmes peuvent surgir, y compris celui qui pourrait être soulevé par la victime en prétendant la fuite du conducteur Il reste toutefois à la prouver, mais il n'empêche que le conducteur reste fautif par le fait même de n'avoir pas déclaré l'accident, tout minime et insignifiant soit-il C'est le cas dans cette affaire qu'a eu à juger dernièrement, la chambre criminelle du tribunal de première instance de Gafsa devant laquelle avait comparu un jeune homme inculpé de coups et blessures involontaires et fuite suite à un accident de la route. Il déclara qu'il avait effectivement percuté un motard qui était accompagné d'une tierce personne, mais il s'était arrêté pour s'assurer que les deux personnes qui étaient tombés de la moto n'avaient rien de grave à part quelques égratignures insignifiantes Il ajouta que les deux personnes concernées l'avaient eux-même tranquillisé en lui déclarant qu'il pouvait partir tranquille. Mais à son grand étonnement, il constata qu'ils avaient porté plainte, l'accusant d'avoir pris la fuite. Son avocate le soutenant affirma qu'il n'y avait aucune preuve tangible aux allégations de la victime, ne présentant aucun dommage corporel, et cherchant à tout prix une réparation pécuniaire. Elle requit sur cette base, l'acquittement pur et simple de son client et l'affaire est mise en délibéré.