Un avocat strasbourgeois d'origine sénégalaise a été condamné hier à 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour sa participation à une arnaque à la "multiplication magique" de billets de banque, pour un préjudice proche de 190.000 euros. Me Cheickh Dabo, 43 ans, devra également s'acquitter d'une amende de 30.000 euros, et de 4.000 euros de dommages et intérêts à sa victime. La peine prononcée étant inférieure à 24 mois, elle fera l'objet d'un aménagement, ce qui devrait éviter la prison à l'avocat. Celui-ci, qui a toujours protesté de son innocence, a immédiatement annoncé son intention de faire appel. Le juriste, inscrit au barreau de Strasbourg, était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour "escroquerie" et "tentative d'escroquerie" au détriment d'un de ses clients. La victime, un entrepreneur d'origine turque, aurait perdu près de 190.000 euros dans cette arnaque, organisée autour de séances de magie et d'incantations religieuses réalisées en 2008, au domicile de l'avocat, par un "marabout" sénégalais. Ce dernier, Djiby Diop Thiam, 39 ans, que Me Dabo hébergeait chez lui au moment des faits, était également poursuivi. Il a été condamné à 24 mois de prison, dont 14 avec sursis, et également à 30.000 euros d'amende. Les deux hommes devront en outre rembourser solidairement près de 190.000 euros à la victime. L'argent, mêlé à du riz, était déposé dans un carton sur lequel étaient inscrits des versets du Coran. Grâce à divers rites et incantations, les billets étaient censés se multiplier. Mais de séance en séance, la victime ne revoyait pas sa mise mais devait au contraire verser de nouvelles sommes pour "libérer" l'argent déjà confié. "Dans ce dossier, l'argent n'a pas été multiplié, il a disparu", a raillé le représentant du parquet, Brice Raymondeau-Castanet, lors de l'audience mardi dernier. "On peut être avocat et escroc, des brebis galeuses il y en a partout", a-t-il martelé. De son côté Me Dabo a vivement clamé son innocence et affirmé qu'il avait lui-même été victime de cette escroquerie, ayant selon lui misé ses propres deniers dans la tentative de multiplication miraculeuse des billets. L'avocat a dit avoir cru lui-même au fameux processus magique. "Je suis un Africain teinté de mes croyances religieuses et culturelles", a-t-il souligné. Le procès s'est déroulé dans une ambiance tendue et haute en couleurs, marqué par plusieurs incidents de séance. Me Dabo a dénonçé "l'acharnement" de la justice à son encontre: "La parole d'un Nègre ne vaut rien ici". "Il faut arrêter avec cette paranoïa de complot", lui a répliqué le vice-procureur. ---------------------------- Un jeune de 18 ans mis en cause pour le meurtre sauvage d'une vieille dame Un jeune tout juste majeur a été jugé hier pour le meurtre sauvage d'une vieille dame qu'il aurait rouée de coups jusqu'à la mort avant d'entailler son cadavre au cutter, a indiqué le parquet de Tarbes. Jérémy Priour, âgé de 18 ans et demi, se serait introduit lundi chez Colette Tanguy, une vieille dame de 79 ans qui vivait seule dans un appartement du centre de Tarbes. Il aurait volé et battu cette victime particulièrement vulnérable puisqu'elle avait de la peine à marcher et à voir. Selon l'autopsie, elle serait morte des coups reçus et c'est après sa mort que son agresseur se serait livré sur elle à d'affreuses incisions au cutter, a indiqué le procureur de Tarbes, Gérard Aldigé. C'est un chéquier volé chez sa victime qui a permis à la police judiciaire de remonter jusqu'à Jérémy Priour, un Tarbais connu du tribunal pour enfants. Une riveraine a vu arriver dans son jardin le carnet de chèques et s'est immédiatement intéressée à qui venait de le jeter. Elle a ainsi repéré un groupe de quatre jeunes qui passait. Le lendemain, elle s'est rendue à la banque pour signaler la découverte du chéquier, apparemment sans savoir qu'il appartenait à la victime d'un meurtre. Jérémy Priour, un militaire déserteur de l'unité avec laquelle il est sous contrat en Bretagne, a dit aux enquêteurs ne se souvenir de rien. C'est un consommateur de hashisch qui a dit aux policiers s'être mis récemment à des drogues dures. Il aurait commis plusieurs cambriolages. Lundi, il aurait enjambé le balcon de Colette Tanguy, au rez-de-chaussée d'un immeuble de Tarbes. Il serait alors tombé sur la vieille dame. Le corps de cette dernière a été découvert mardi baignant dans le sang dans son appartement sens dessus dessous. C'est une aide ménagère qui a donné l'alerte, s'alarmant que la vieille dame ne lui réponde pas.