Le Temps-Agences - Rarement un événement international majeur avait généré autant de pessimisme que la 19e Coupe du monde. Mais, devant le succès du tournoi sud-africain, les sceptiques peuvent désormais ravaler leurs vuvuzelas. Pendant les six années qui ont suivi le choix de l'Afrique du Sud pour accueillir le Mondial, les organisateurs ont dû faire face à une avalanche de critiques et de doutes, aussi bien à l'étranger qu'en interne, sur la capacité du pays, et plus largement du continent, à se montrer à la hauteur. Les interrogations récurrentes sur le manque d'infrastructures et les lacunes pressenties en matière d'organisation logistique ont alimenté la rumeur selon laquelle la Fifa avait un "plan B" consistant à déplacer à la dernière minute le tournoi en Australie. De nombreux rapports alarmistes ont également prédit des retards dans la construction des stades, des problèmes de transport insolubles ou de graves incidents liés aux angoissants taux de criminalité et de violence. Mais, à l'exception d'un problème d'aiguillage au nouvel aéroport de Durban, qui a privé des centaines de supporters de la demi-finale Allemagne-Espagne, l'Afrique du Sud a finalement parfaitement rempli son contrat. La criminalité, qui aurait pu causer les problèmes les plus graves et a dissuadé un certain nombre de supporters étrangers de faire le voyage, a été pratiquement inexistante. Après avoir été sur la défensive pendant six longues années, le pays hôte peut donc maintenant afficher une satisfaction et une confiance sans précédent. Le chef du comité d'organisation, Danny Jordaan, a désormais beau jeu de railler les pessimistes. "Restez bouder dans votre coin. Vous êtes une petite minorité. On va vous y laisser", a-t-il lancé. Le président sud-africain Jacob Zuma a, lui, évoqué "un grand succès (qui) va laisser un héritage durable à notre pays". Pour Jordaan, le Mondial 2010 a été l'événement le plus important pour l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid en 1994, bien plus que la Coupe du monde de rugby, organisée un an plus tard. "Cela a été un grand moment d'unité", s'est-il réjoui. Dans un pays toujours troublé par les divisions raciales, la Coupe du monde a incontestablement rassemblé les Sud-Africains, le soutien aux Bafana Bafana allant bien au-delà de leurs traditionnels supporters noirs, malgré des résultats sportifs décevants. L'Afrique du Sud sort aussi du Mondial avec des infrastructures modernes, en particulier des transports qui ont permis de désenclaver certains townships isolés par l'apartheid, ce qui ne serait probablement pas arrivé avant des décennies sans un tel moteur.