L'armée et la police afghanes seraient-elles capables de prendre le relais des forces étrangères dans tout le pays d'ici fin 2014 ? Le président afghan l'a fait croire à ses alliés et aux bailleurs de fonds lors de la conférence internationale de Kaboul. Le président afghan, qui a souvent été taxé de laxisme et de faiblesse et dont le gouvernement a été accusé de corruption pour avoir dilapidé les milliards de dollars qui irriguent le pays, en sort renforcé et reçoit un soutien sans faille à sa stratégie et un blanc-seing à sa feuille de route aux objectifs ambitieux allant du contrôle de la sécurité par les forces afghanes au plan de réconciliation visant à intégrer les rebelles dans la société et à affaiblir l'insurrection talibane. Mais l'impression qui se dégage à l'issue de cette conférence, est cet empressement des pays dont les forces sont directement engagées dans la guerre, de retirer au plus vite leurs troupes d'Afghanistan, pays insoumis par excellence. Au point qu'ils sont prêts à croire à tous les engagements rassurants et dont la crédibilité restera à prouver. Or comment les forces afghanes en cours de constitution et manquant d'expérience pourront-elles faire face à un adversaire aguerri, connaissant parfaitement le terrain et passé maître dans les techniques de la guérilla ? La réalité est, que les capitales occidentales sont sous la pression de leur opinions publiques, plus que jamais opposées à la guerre et réclamant un retrait des troupes. D'autant plus qu'elles ne peuvent plus se permettre une hémorragie de soldats, vu l'intensification des attaques talibanes et leur lot de pertes records.