Avec des sonorités musicales authentiques de la Tunisie , l'orchestre de la radio tunisienne a rendu un hommage au grand artiste tunisien Mohamed Jamoussi au Théâtre de plein air d'Hammamet. Rehaussée de la présence de M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine, la soirée a été agrémentée par un cocktail varié de partitions musicales jouées par une pléiade d'instrumentistes tunisiens, dirigée par le maestro Samir Agrebi. Plusieurs chanteurs tunisiens notamment Dorra Fourti, Belghith Sayadi, Slim Damak et Soraya Miledi et d'autres jeunes talents ont voulu partager l'hommage rendu à celui qui fut aussi un grand poète et dont Raouf Ben Amor a essayé de relater son parcours artistique. Sur un scénario de Raja Farhat, le spectacle nous emmène, à travers une trentaine de chansons, sur l'itinéraire artistique de Jamoussi qui a su constamment explorer de nouveaux univers musicaux avec des compositions et des textes aussi divers que subtils. Des premières mélodies empreintes de la nostalgie du pays natal qu'il a laissé derrière lui aux dernières, apaisées et sereines, qui marquent son retour définitif. Entre temps, il y avait eu les chansons du Paris de l'entre-deux guerres où Mohamed Jamoussi a côtoyé les artistes les plus fameux, peintres, écrivains, musiciens, chanteurs. Le temps d'un concert, l'orchestre de la Radio tunisienne a fait vivre à son public une soirée envoûtante et inoubliable dans le beau cadre du festival d'Hammamet. Raouf Ben Amor, le conteur, a annoncé cette célébration par des mots simples et émouvants. Il a parlé de Jamoussi, le jeune rêveur. Tout d'abord, son passage à Paris en 1936. Là où la chanson, l'opérette et le music-hall sont à leur apogée. Jamoussi chantait dans les cabarets puis à Radio Paris. Dorra Fourti, Slim Damak et Mohamed Ayadi nous ont fait écouter ses belles chansons de l'époque « Mahla Kadek » « Sadi Sadi Bent El Am » « Temchi Bessalama », trois tubes qui émerveilleront les mélomanes. Le voyage continue en Orient où il côtoyait Sayed Dérouiche, Oum Kalthoum, Zakaria Ahmed et Youssef Wahbi. Là, Mohamed Jamoussi prendra part à deux films comme Nahad ou encore Dhalamtou Rouhi. A travers le film projeté, on découvre la voix belle de Jamoussi et sur scène on écoutait les jeunes talents Rabab Abdelaoui, Mohamed Ali Chebil, Amine Saied qui excellaient dans l'interprétation des succès de Jamoussi « « Fi Ouyounek Nar », « Maaloum », « Ya Mraoueh Labled », « Taoel Ya lil ». Ces jeunes talents passaient d'un mode à l'autre et d'un univers à un autre avec une aisance déconcertante. Un déluge d'applaudissements à chaque tube. Le retour à Tunis en 1960 permit à Jamoussi d'écrire une de ses chansons les plus connues Ellil ah ya lil, (mise en musique par Salah el Mahdi) et une opérette qu'il interprète avec Safia Chamia. Jamoussi intégra la télé et produit plusieurs variétés avec Oulaya, Naama et Safoua. Disparu en 1982 à l'âge de 72 ans, il laissa un répertoire que le public reprend en choeur, toutes générations et toutes origines confondues. La soirée continue avec cette belle musique concoctée par Samir Aghrebi.