TUNIS, 20 Juil 2010 (TAP) - Amoureux de la vie, nomade,voyageur, romantique, rêveur et adulé, tel est le portrait de Mohamed Jamoussi, qui, loin du pays, avait compris ce que signifiaient les senteurs du jasmin pour chanter "Rihet lebled", l'une de ses éternelles qui fut au menu de la soirée dédiée à cette icône de la chansonet la musique tunisiennes. Baptisée "Washer ya Ain" (titre d'une de ses chansons), le spectacle, organisé par la Radio nationale a été présenté hier soir dans le cadre de la 46ème édition du festival international de Hammamet. Dans le cadre antique du théâtre de plein air de Dar Sébastian, le public a eu droit à un spectacle multidimensionnel où la musique, la vidéo et la narration se sont associés pour un hommage appuyé à la mémoire et à l'oeuvre de Mohamed Jamoussi dont la Tunisie célèbre cette année le centenaire de la naissance /1910-2010 / Sur un fond d'images d'archives et de séquences en noir et blanc retraçant les souvenirs témoins de sa grandeur, le spectacle a offert, au bonheur des nostalgiques et des moins avertis, l'image d'un artiste qui continue jusqu'à aujourd'hui de transmettre à travers son oeuvre, la joie de vivre et la gaieté. L'extrême sensibilité de ses airs est tellement forte que certains étrangers parmi le public n'ont pas pu s'empêcher de danser au rythme des résonances musicales de ce grand maître de la parole et de la musique. Dirigés par la baguette de Samir Agrebi, à la tête de la troupe de la radio nationale, une pléiade d'artistes, ceux qui l'ont côtoyé de près comme Safoua ou encore de jeunes talents comme Dorra Fourti aux cotés de Slim Dammak et Belguith Sayyadi , ont interprété des morceaux bien colorés du vaste répertoire de Jamoussi. Pendant plus de deux heures, Raouf Ben Amor a, sur un texte de Raja Farhat, rappelé ce que fut ce nomade, qui a côtoyé de grands noms à Paris comme Edith Piaf ou Picasso, joué aux cotés de grandes vedettes égyptiennes comme Youssef Wahbi, et qui s'est imposé avec son dialecte comme un artiste complet,un artiste de Tunisie. Cela dit, le périple de Jamoussi qui l'a conduit de Sfax à Tunis, avant de s'envoler vers Paris, l'Egypte et Alger pour enfin atterrir de nouveau sur le sol d'un pays qu'il a tant aimé, mérite bien d'inspirer un travail d'opérette. Un show plus poétique et romantique qui raconterait mieux l'histoire d'un créateur mais aussi d'un Homme réputé pour son humour et son charisme. Un homme qui n'a pas cessé , alors même que sa santé déclinait, de chanter la vie, l'amour, la beauté mais aussi la fraternité, l'amitié et l'amour de son prochain comme dans la chanson "hen alaya hen" (j'ai besoin de tendresse).