Il a marqué un léger retard et a commencé à faire languir tous ceux qui étaient venus au théâtre d'Ezzahra en cette soirée du 21 juillet dernier. Il put cependant rectifier le tir avec son entrée, qui d'emblée, a fait vibrer l'assistance. Il a de prime abord annoncé la couleur par cet effet magique qu'il a sur le public et cette aisance à pouvoir passer d'un rythme à l'autre sans difficulté, avec ses chansons qu'on aime toujours écouter, mais avec sa voix. Une voix légèrement rauque qui lui donne un charme particulier, ajoutée à sa façon de danser que ses fans ont adoptée et aimée, car il les fait vibrer , ajoutant davantage de joie et d'allégresse. Le rythme est purement tunisien et Habouba a su lui ajouter sa propre retouche. Du Fezzani , au Bounaouara ou au barouel, tel un jongleur, Habouba emporte son public sans tomber dans la cacophonie et tout en tenant l'orchestre au doigt et à l'œil en l'engageant dans les voies qu'il emprunte à sa guise , et avec toute l'aisance d'un artiste chevronné. Dans l'intermède d'un quart d'heure où il a pu reprendre le souffle, une jeune chanteuse a pris la relève avec des chansons tunisiennes qu'elle présenta correctement et put faire patienter le public qui commença à acclamer Habouba, gentiment du reste pour demander son retour su scène. La reprise était aussi agréable et l'assistance était soulagée de le revoir sur scène. Tout le monde craignait peut-être qu'il se soit essoufflé et qu'il parte sans leur dire au revoir .Que nenni ! Habouba n'est pas du genre à faire faux bond à son public. Il a repris avec autant d'entrain et de vivacité. Yac Dillilli a couronné ce bouquet de chansons que Habouba a su présenter du début jusqu'à la fin avec la même assurance. Il prend de l'âge dites –vous ? Allons bon ! les quelques cheveux blancs (teints) qu'on aperçoit à peine par l'effet du jeux de lumière, n'ont fait qu'ajouter à son charme à sa jeunesse spirituelle et à son dynamisme.