Leila Hejaiej a étalé samedi toute sa technique du chant au Festival d'Hammamet entraînant son public dans un répertoire tunisien authentique. Entourée par une dizaine de musiciens, elle fait montre d'un grand discernement dans le choix de son répertoire, avançant à pas comptés pour offrir à son public des pièces mûrement choisies et pleinement maîtrisées. La voix,le timbre et le talent, tant d'atouts pour cette chanteuse qui tenait à capter l'attention de ses admirateurs. Leila a démontré durant toute la soirée la portée universelle de sa musique, de son identité et de sa culture. La soirée fut une suite de mélodies sensibles et envoûtantes. Très égale à elle-même, elle sait mesurer aussi ses effets et transmettre avec sensibilité toute la gamme des émotions. Après « Ana Habibi Fil Gharem » elle nous impressionna par sa nouvelle chanson écrite par Adam Fethi et composée par Lotfi Bouchnak « Habina »Il y a quelque chose d'original chez cette soprano avec ses mélodies, sa voix qui porte, une gestuelle maîtrisée. Elle a émerveillé le public par sa présence inégalable en interprétant un succès de Leila Mourad. Elle y mettait toute son énergie et toute sa sensibilité. Leila a charmé par le ton profondément humain et les émotions qu'elle sait transmettre sur les notes de sa musique authentique et qui vont droit au but en touchant au fond de tous les cœurs. « Namet Ouyoun Enass » fut un vrai régal. Ses paroles véhiculées par un si beau support musical ont énivré l'assistance dans ce beau cadre d'Hammamet. Tout le monde a découvert ce soir une Leila Hejaiej apaisée et épanouie. Qu'il s'agisse des chansons anciennes ou nouvelles, elle a émerveillé l'assistance par son swing, sa générosité et sa voix superbe mêlant tous les styles et tous les modes avec élégance. Le résultat, on l'a vu dans plusieurs de ses chansons puisées dans le patrimoine tunisien, est un produit original attestant un savoir faire certain. Avec autant de don et de talent, Leila a chanté Jamoussi, Jouini. Elle a tenu à rendre hommage à Abdelhalim Hafedh avec sa nouvelle chanson « El Andalib » composée par Lotfi Bouchnak . Il n'est pas étonnant, dès lors, que le large public lui fasse ovation et lui reconnaisse le talent d'une grande dame de la chanson. L'auditoire est comblé en écoutant une nouvelle chanson dédiée à Ghaza servie sur une musique du palestinien Mohamed Hijazi. Avec la splendeur de sa voix satinée et profonde, elle a accentué l'ivresse de ceux qui sont venus ce soir là, à la recherche de l'émotion. Elle a tenu ce soir à prolonger sa soirée en se lançant à la fin du concert dans un cocktail de chansons orientales qui ont ébloui l'assistance. Ce fut une soirée musicale agréable au clair de la lune pleine de nostalgie et de belles mélodies.