Maher Kaabi, plus familier du répertoire oriental, et Syrine Ben Moussa, plus attachée à faire valoir les musiques du Maghreb ont meublé la soirée d'avant-hier dans le cadre du festival d'Hammamet. Si Syrine Ben Moussa a retenu l'auditoire, Maher Kaabi n'a pas beaucoup ébloui l'assistance. Son oeil de velours et sa voix câline auraient pu faire de lui un crooner. Mais ce soir, il s'est limité à interpréter de nouvelles chansons de son dernier album sorti en 2010 "Sibhom Ya Albi" qui ont peu emballé l'assistance. Ses paroles véhiculées par un si beau support musical n'ont pas envoûté les mélomanes. Certains ont essayé de pénétrer le monde de cette star par le biais de ses tubes« Ya haloui» « Habina » Siti ya elbi » . Le vent qui soufflait sur le théâtre a certes perturbé sa concentration. De temps en temps, Maher prodiguait ses larges sourires tout en associant la musique à l'animation. Les mélomanes avertis savaient à quoi s'en tenir. Il invita le public dans un voyage à travers les envolées de la musique arabe. Faire vibrer l'assistance, c'est la recette de ce jeune talent, peu connu du public tunisien mais qui pourrait mieux faire s'il essayait de varier son style musical et son répertoire. Par contre la deuxième moitié de la soirée animée par Syrine Ben Moussa a charmé le public. Syrine dans son nouveau spectacle « Anwar » a essayé de rendre hommage aux artistes maghrébins. Accompagnée de musiciens tunisiens et algériens, elle nous fait découvrir des chansons de Hédi Jouini, Mohamed Jamoussi, Lili Boniche, Salim Hilali, Line Monty, pour ne citer qu'eux. Anwâr est une ode aux talents du Grand Maghreb, pour le bonheur de toutes les générations. A l'aise, Syrine communiquait ce soir avec cette marée humaine venue écouter sa voix langoureuse qui a emballé l'assistance qui s'est mise à vibrer. Elle nous a démontré une fois de plus, que la simplicité n'est pas synonyme d'ennui. Elle nous offre une musique authentique et originale où l'entrain, l'éloquence et le swing étaient toujours au premier rang. Syrine a compris que le chant aujourd'hui est davantage, des émotions, des sentiments. Elle a essayé de chanter ce soir l'exil, l'amour tout en invitant ses fans à chanter avec elle. Elle nous a ravis lorsqu'elle interpréta « Ya Bahr Techki » et « Ya ghorbati » La danseuse Eloise Dubac qui l'accompagnait ajouta un brin de joie et de mouvement à ce show coloré. Le théâtre de plein air d'Hammamet a vibré sur un cocktail choisi avec l'artiste et comprenant des succès algériens « Ya Rayah » « Em Bareh ». Elle a tenu à rendre hommage à Hédi Jouini en interprétant trois de ses succès « « Tahte El Yasmina Fil Ellil » « Lamouni » et « Samra » Des chansons toniques et enivrantes. Syrine était ce soir ravissante. Elle tenait à s'adresser à son public qui l'a compris, senti, ressenti. Elle le fait participer à la fête. Un moment de silence lorsqu'elle dédia « Oumi » à toutes les mères. Et la soirée s'acheva avec ce morceau entraînant de Dalida « Bambino »