Il « s'entraînait » sur « Makki et Zakia », à la Maison de la Culture d'El Menzah VI. Il y mettait, comme d'habitude, et en grand artiste, du cœur, du génie et ce zeste d'improvisation, qui fait de lui le maître absolu du one man show. Du coup, il titube. Il chavire. Il chancèle. Un moment son entourage crut encore à une de ses « sorties » improvisés. Or, c'était bien une sortie. Pas improvisée, mais imposée. Quelque chose craque dans cette machine pourtant réputée pour être infaillible. Lamine est pris d'un malaise. Il tombe sur scène… Comme Molière… Mais heureusement et contrairement à Molière, ce n'est pas fatal… Il est aussitôt transporté d'urgence à la clinique Ibn Zohr. Hier, après-midi, il était en réanimation. Son fils, Mohamed Ali ne se prononce pas… Mais ce qui paraît évident c'est que les soins intensifs sont mis en branle. Toute une logistique pour que Lamine Nahdi s'en sorte comme il a toujours su le faire. Du moins, en ces moments difficiles, Lamine Nahdi est-il conscient qu'il n'est pas seul sur scène… Sur son lit d'hôpital. Il n'est pas dans un « one man show ». Car, nous tous, sommes autour de lui, avec lui… Sur la scène de la vie, de l'insoutenable légèreté de la vie… Cette vie qui n'est finalement qu'une longue comédie… « Una Commedia d'El arte » comme l'a toujours imaginée Dante Alighieri. Mais avec, au bout, l'éternel recommencement… La lueur vive de l'espoir… Prompt rétablissement Lamine. Tu trouveras bien le moyen d'en rire plus tard. Et, nous, avec toi…