Il est quinquagénaire et travaille comme écrivain public à la banlieue nord de la capitale. C'est ce genre de personnes qu'on retrouve régulièrement dans les offices et administrations et qui proposent leurs services à certains citoyens illettrés ne pouvant remplir des formulaires ou rédiger des demandes. Il a été prié par un Tunisien travaillant à l'étranger de lui prêter main forte afin d'effectuer les procédures administratives pour l'immatriculation d'une camionnette qu'il a importée de l'étranger. C'est donc après l'avoir accompagné à l'administration qu'il lui a demandé de lui fournir toutes les pièces du dossier ainsi que la somme de 700 Dinars pour le règlement des différentes taxes. Après lui avoir remis le dossier et la somme, il s'est entendu avec lui de se contacter par téléphone quand toutes les démarches auront été effectuées. Les jours et les semaines passaient sans que notre bonhomme ne reçoive un coup de fil ou une information. Ceci l'a décidé à quitter sa ville natale à l'intérieur du pays où il passait ses vacances et à se rendre à Tunis pour contacter le quinquagénaire. Malheureusement il n'a pu le trouver et ce après multiples recherches. Il est allé déposer plainte et a demandé l'intervention des auxiliaires de la justice pour que le quinquagénaire lui rende au moins les papiers de la voiture. Arrêté, ce dernier a avoué son forfait. Il a été traduit devant la juridiction estivale du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre du délit d'escroquerie. Son avocat a présenté au juge un dossier contenant la situation familiale de son client déclarant qu'il exerce ce métier depuis 25 ans et qu'il n'a jamais eu de démêlées avec la justice. Il est père de 4 enfants et s'avère être le seul soutien de famille. Pour cette raison l'avocat a demandé la clémence des juges afin de lui infliger le minimum de peine. L'affaire a été mise en délibéré.