Le Centre de Recherches et d'Etudes Parlementaires a organisé, hier, la 13ème journée d'études sur « la structure de la population en Tunisie : les enjeux et les perspectives » au siège annexe de la Chambre des députés. Dans sa présentation de la Journée, le président de la Chambre, M. Foued M'bazâa a énuméré les ratios positifs de la structure de la population : « progression de l'espérance de vie à la naissance, régression de l'indice de fécondité, stabilité des naissances et des décès, recul du taux de croissance. ». Il a toutefois précisé les caractéristiques de la nouvelle structure démographique : « d'abord, la diminution de la tranche d'âge de moins de 15 ans. Donc, il n'y aura plus de pression sur l'enseignement de base. Il y a, ensuite, à relever le développement du nombre d'habitants qui dépassent 60 ans. C'est le vieillissement progressif de la population avec ses conséquences sur les secteurs de la santé et de la sécurité sociale. Enfin, le taux de la population en âge de travail (15- 59 ans) a augmenté et a entraîné une pression supplémentaire sur le marché de l'emploi. » Le choix du sujet émane du rôle attribué à cette problématique pour comprendre la situation socioéconomique du pays et déterminer les priorités dans les programmes de l'avenir. D'ailleurs, les objets des contributions scientifiques reflètent les différents angles à partir desquels la problématique peut être traitée : le Professeur Mahmoud Saklani a, d'abord, présenté la politique de la population en Tunisie. Il a valorisé l'apport du planning familial dans le freinage de la croissance démographique : « le taux de croissance était de 26 pour mille dans les années soixante et même soixante-dix du siècle dernier. Ce taux est passé à 12 pour mille actuellement. A côté de cette politique de contrôle des naissances, le recul de l'âge du mariage a contribué aussi à réduire la natalité. Le pic de la fécondité de la femme se situe entre 25 et 30 ans. Or, l'âge moyen du mariage est actuellement à 30 ans, aussi bien en milieu urbain que rural. Donc, la femme se marie en phase de moyenne fécondité et ceci influe sur l'indice de fécondité qui est passé de 7 enfants à 2 enfants par femme en âge de procréation. »
Regards croisés Cette journée a valu par la diversification des interventions. Dr Farouk Ben Mansour a apporté une contribution à propos de : « l'état de la population et la santé générale ». En effet, il va sans dire que la structure de la population appelle à certains besoins spécifiques en matière de santé, éducation, culture, etc... La structure actuelle place les objectifs dans le terrain des maladies de vieillesse et du décès néonatal. L'espérance de vie à la naissance a, certes, atteint 74 ans et on n'est pas loin des moyennes européennes (78-80 ans). Mais, un tel constat entraîne des besoins spécifiques en matière de santé pour cette population vieillissante. Quant à la mortalité infantile, elle a certes régressé de 180 par mille naissance ( en 1956) à 24 par mille (en 2004), mais on peut encore améliorer ces ratios. Le Professeur Mohamed Châabane a, quant à lui, traité le lien entre la structure de la population et les régimes de la sécurité sociale. La politique en matière de population a entraîné un âge d'or pour la production actuellement. Le taux de la population productive s'élève actuellement à 62 %. C'est ce qui explique, entre-autres, le taux de croissance autour de 5% des dernières années. Mais, cette structure a engendré aussi de nouvelles problématiques pour les caisses sociales pour gérer soit la prévoyance ou la retraite. D'ailleurs, ces deux volets sont en cours de restructuration. A la fin de la séance académique, le Professeur Slaheddine Ben Fraj a intervenu sur « l'approche tunisienne face aux défis de la démographie ». Cette 13ème journée d'études a permis de poser des interrogations et d'apporter quelques contributions aux réponses.