« L'affaire » Bachtobji comme il s'y plaît à certains de l'appeler, n'en n'était vraiment pas une. Sa signature à l'EST était ce qu'il y avait de plus légal. La clause incluse par les dirigeants du Club Africain par laquelle le joueur s'engage à ne pas jouer pour aucun autre club tunisien était tout simplement non règlementaire. Pis encore, elle est discriminatoire au vu du principe de la liberté de circulation et de la liberté de choisir. Cette disposition illégale est contre l'esprit même de la déclaration universelle des droits de l'homme qui met en évidence la liberté de circulation et de choix. C'est semble-t-il ce qu'ignorent nos dirigeants sportifs qui veillent sur les instances de notre football, autrement ils ne se seraient jamais hasardés à bloquer la licence du joueur en faveur de l'Espérance. La LNFP (Ligue nationale de football professionnel) et la FTF étaient dans le tort et auraient, dès la réception de la résiliation du contrat du joueur avec son ancien employeur exigé de ce dernier d'enlever l'avenant signé la disposition en question. C'est la première erreur des deux instances. La seconde sans doute plus grave, c'est d'avoir tenu compte d'une telle disposition. Cela témoigne et excusez du peu – d'une ignorance affligeante des règlements qui régissent le monde. Car de toute évidence si l'Espérance avait choisi de porter l'affaire devant le juge unique de la commission du statut des joueurs de la FIFA au lieu de cette « solution à l'amiable », qui malheureusement, rend un très mauvais service au sport et à ceux dont ils ont la charge de le gérer, une petite réprimande aurait été administrée à la FTF de la part de la FIFA la sommant de mettre fin à cette mascarade de très mauvais goût. Ceci aurait servi de leçon pour que dans l'avenir on prenne toutes les précautions d'usage pour être au faîte des dispositions juridiques qui régissent le football en particulier et les rapports humains de manière générale pour éviter de tomber dans le ridicule. La recherche des compromis par le nouveau président de la FTF est loin de servir la bonne cause du football qui a plutôt besoin d'une perception cartésienne qui ne tienne compte dans sa gestion que des règles universellement approuvées et appliquées. L'idée de compromis peut virer facilement à la compromission pour indirectement encourager les abus. Il est grand temps qu'on en finisse avec des pratiques d'un autre âge et qu'on se mette au diapason de l'époque, en commençant par une véritable mise à niveau pour une réelle connaissance du secteur qu'on gère pour éviter de tomber dans l'irréparable. Le cas de Bachtobji est en ce sens très significatif et nos instances dirigeantes du football doivent bien le méditer. Cette fois-ci elles s'en sont sorties sans dégâts ni frais, mais la prochaine fois la note pourra être salée, car il n'est pas sûr d'avoir affaire à un dirigeant à l'esprit conciliant, comme Hamdi Meddeb président de l'EST.