« La loi des parties » ? A l'évidence, cet axiome n'a pas de valeur éthique aux yeux de la Fédération de football. Et du coup, le pauvre Bachtobji qui vient de signer un contrat de deux années à l'Espérance voit son transfert freiné par la Fédération de football qui veut, au préalable, consulter la FIFA. Que se passe-t-il donc ? Le Club Africain avait fait signer un contrat à Bachtobji, prenant la précaution d'introduire une clause où il est stipulé qu'au cas où il quittait le Club Africain, ce joueur ne jouerait nulle part ailleurs en Tunisie. C'est le type de contrat amoral. Situation absurde comme celle du mari qui ne consentira le divorce d'avec son épouse que s'il avalise le nom de son futur époux. Pour faire encore plus dans le surréalisme, voire dans l'absurde, la pauvre épouse ne trouverait sa survie que dans… l'apostasie. Par ricochet, pour continuer à exercer son métier de professionnel du football, au vu du contrat qui le liait (qui le lie encore ?) au Club Africain, Bachtobji doit tout bonnement s'expatrier. Ceci d'un côté. De l'autre, il est clair que les règles élémentaires de la hiérarchie des lois, ou du droit comparé, sont méconnues des instances fédérales. A-t-on jamais eu connaissance de l'arrêt Bosman, de la libre circulation des joueurs – communautaires européens avec les extensions pour les extra-communautaires et ses incidences sur le professionnalisme mondial ? Il y a les lois nationales et les lois supra-nationales. Et sans grimper aux degrés supérieurs, nous sommes face à un cas simple, mais qui se complique parce que l'on veut que cela se complique : le contrat de Bachtobji a été résilié. Et de fait toute les clauses qu'il contient sont tout autant résiliés, y compris celle – immorale - qui lui interdit de jouer ailleurs qu'au Club Africain en Tunisie ! Ce zèle fédéral ne s'explique pas, en définitive. Et, d'ailleurs, pourquoi n'y a-t-on pas mis la même ardeur, les mêmes « précautions » dans la transaction bien plus complexe de Chehoudi ?