Depuis longtemps dans une chambre de réanimation, la Lnfp a fini par rendre l'âme. Avec la démission d'un quatrième membre de la Ligue nationale du football professionnel (Lnfp), notre championnat devient une véritable mine flottante. Censée gérer les activités des Ligues 1 et 2, la Lnfp, qui agonisait depuis des années sous les coups de boutoir des clubs et des connivences de ses membres, rend officiellement l'âme. Pourquoi le cacher, nous n'allons pas pleurer dessus et nous sommes même soulagés que cette instance «folklorique», peu représentative et pas du tout autoritaire s'effondre comme un château de cartes. Victime de ses faiblesses, de ses contradictions, des appartenances de ses membres et de l'ambition de certains de ses membres qui se croyaient déjà à la FTF… Ils auraient mieux fait de démissionner et d'organiser leurs propres élections, eux qui avaient bénéficié à fond des aberrations, des compromis et des compromissions de l'ancien système. D'ailleurs, ce n'est pas seulement de cela que les membres de la Lnfp devraient avoir honte, mais aussi et surtout de leur inutilité et de leur totale impuissance face aux terribles dérives de notre football. Avant et après la révolution… Cyniques et opportunistes, les membres du nouveau bureau fédéral (comme tous ceux qui les ont précédés) ne voient pas d'un mauvais œil cette retraite anarchique, cette débandade inconsolable. D'ailleurs, ils ont tout fait pour réduire cette instance à l'impuissance; ils ont favorisé la confusion des pouvoirs et fini par s'accaparer ce qui ne leur revenait pas de droit. Ligue française, ligue espagnole, ligue italienne, ligue anglaise, Bundesliga : voilà des appellations qui sonnent fort et haut, sous le patronage d'instances qui ne le sont pas moins. Oui, mais voilà, nos dirigeants à nous ont décidé depuis belle lurette de se mettre sous le pouvoir des politiques et des dirigeants des clubs pour mieux servir les intérêts de leurs maîtres et pour mieux se servir, réduisant nos compétitions à de véritables cirques qui n'amusent plus personne. D'incontrôlé, notre football est devenu incontrôlable, alors que les unes des journaux, les plateaux des télés et les micros des radios sont surpeuplés de personnages qui n'ont plus rien à faire avec le football. Eux et ceux qui les ont élus. Entretemps, on va voir Blatter dans une opération de prestige bien orchestré, mais vide de substance; on flanque le pauvre Sami Trabelsi de deux nouveaux collaborateurs encombrants et on relance à fond la FTF-Agence de voyages, la seule qui fonctionne par ces temps de crise du voyage et du tourisme. En attendant, notre football reste cloué ou sol. Il ne partira pas très loin…