• Destructions massives ; deux blessés graves Le Temps-Agences - Un séisme de magnitude 7 en Nouvelle-Zélande, le plus dévastateur depuis près de 80 ans, a secoué Christchurch, deuxième ville du pays, tôt hier, causant des destructions massives mais ne faisant que des blessés, dont deux graves. "En tant que nation, nous avons été extrêmement chanceux de ne pas déplorer de morts", a déclaré le ministre de la Sécurité civile John Carter, ajoutant: "En fait, nous sommes bénis". Réveillés au petit matin, les habitants sont sortis paniqués de chez eux et ont découvert des rues jonchées de verre et de gravats suite à l'effondrement de façades entières de bâtiments. Des voitures étaient écrasées, des ponts se sont effondrés et les canalisations de gaz et d'eau ont été coupées en de nombreux endroits. La moitié de la ville a été privée d'électricité. Deux hommes âgés d'une cinquantaine d'années ont été grièvement blessés, selon la porte-parole de l'hôpital de Christchurch. D'autres établissements traitaient plusieurs personnes plus légèrement touchées. Selon les responsables de la défense civile, le faible nombre de victimes s'explique par l'heure --04H35 du matin (17H35 HT)-- à laquelle la puissante secousse s'est produite. Si le bilan humain semble limité, les dégâts matériels sont en revanche considérables et pourraient dépasser le milliard d'euros, selon une estimation officielle. Le Premier ministre John Key, qui s'est rendu sur place, a déclaré: "Nous n'allons pas laisser Christchurch endurer seule cette grande tragédie". Christchurch (340.000 habitants) est la plus grande ville de l'Ile du Sud --qui constitue avec l'Ile du Nord la Nouvelle-Zélande-- et est située sur la côte orientale. L'état d'urgence a été déclaré dans la ville, a annoncé le maire Bob Parker qui s'est dit "horrifié par l'ampleur des dégâts". "Il n'y a semble-t-il pas une maison, pas une famille dans notre ville" qui n'ait pas été affectée "d'une manière ou d'une autre", a-t-il dit. Un couvre-feu a été imposé entre 19H00 et 07H00 dans le centre-ville, alors que l'armée venait prêter main forte à la police pour participer aux secours et lutter contre le pillage. L'aéroport international de Christchurch, principal accès au sud de l'île, a été fermé pendant plusieurs heures, forçant des avions à se poser à Auckland et à Wellington, avant de rouvrir dans l'après-midi. Par ailleurs, la circulation des trains a été suspendue en attendant de vérifier l'état du réseau. La police a bouclé le centre de Christchurch en raison d'informations faisant état de pillages, a indiqué l'inspecteur Mike Coleman en demandant à la population de rester chez elle. "On a des dégâts considérables ici et déjà des informations sur des pillages. Les vitrines de magasins sont brisées et, évidemment, c'est facile de se servir", a-t-il déclaré. "Il y a des fuites de gaz, des conduites d'eau endommagées, des égouts coulant dans les maisons et beaucoup de câbles et de poteaux électriques détruits. C'est très dangereux de sortir dans la rue". Kevin O'Hanlon, de Mairehau, un quartier de Christchurch, a déclaré: "J'ai entendu un bruit énorme et un boum, c'était comme si la maison avait été frappée". Le tremblement de terre, dont l'épicentre était situé à une profondeur de 16,1 km, a atteint une zone située à 30 km au nord-ouest de Christchurch, selon l'institut américain USGS. Ce séisme est l'un des plus puissants de l'histoire de la Nouvelle-Zélande, située sur la ceinture de feu à la frontière des plaques australienne et pacifique, et secouée par quelque 15.000 secousses chaque année.