La cour des comptes organise un colloque international sur la « Coopération Sud- Sud dans le domaine des contrôles des finances publiques ». Même si, et comme le thème en témoigne, l'événement s'intéresse en premier lieu aux pays du sud, un nombre de représentants des instances similaires de certains pays européens étaient présents. M. Ridha Chalgoum, ministre des Finances et Mme Faiza Kéfi, Premier Président de la Cour des Comptes ont ouvert les travaux de ce colloque, devant s'étaler sur deux jours. Les travaux de ce colloque comprennent, outre un exposé sur l'expérience tunisienne en matière de contrôle des finances publiques, la présentation des expériences des pays européens, notamment celle de la France et des Pays Bas, ainsi que les expériences de la Libye, de la Jordanie, de l'Algérie outre les expériences de certains autres pays africains, tels que le Cameroun. L'objectif est de savoir à quel point les responsables de ces pays peuvent bénéficier de toute possibilité de coopération dans un aspect aussi délicat que celui de la maîtrise des finances publiques, avec tout ce que cette discipline puisse induire de bonne gouvernance et de bonne gestion des ressources publiques. Pour M. Chalgoum, le rôle de la Cour des Comptes est d'assurer, tout d'abord, un contrôle adéquat des finances publiques, ce qui permettrait par la suite « de s'assurer de l'existence de la bonne gouvernance dans tout pays. Un indicateur qui permet la protection des fonds publics et leur contribution dans à l'efficience économique. Car, souligne encore le ministre, la finance publique rime avec défis de gestion, et les crises financières ont montré, et ne cessent de le faire, l'indispensabilité de la bonne gestion des fonds publics ». Pour ce qui est de l'aspect de contrôle, M. Chalghoum a précisé que ce dernier demeure lui aussi indispensable dans la vie économique des pays, dans le cas de la Tunisie « le rapport présenté au Chef de l'Etat chaque année comprend les points positifs ainsi que les failles enregistrées dans un objectif général d'améliorer le climat des affaires ». La Cour des Comptes, est une juridiction administrative et une institution supérieure de contrôle des finances publiques. Elle exerce un contrôle juridictionnel permanent sur les comptes publics, en effectuant des contrôles de différentes natures sur les organismes entièrement ou partiellement financés sur des fonds publics, qu'ils soient au niveau central, régional ou local, et que leur statut soit public ou privé. Cette cour entreprend des contrôles évaluatifs sur des programmes ou stratégies nationales dans divers secteurs du développement socio-économique. Elle constitue, avec le Tribunal Administratif, le Conseil d'Etat, créé par la Constitution tunisienne de 1959. Son objectif suprême est de veiller à la bonne marche de la gestion des financements publics et leur contrôle. L'organisation par cette instance d'un colloque auquel sont invités 11 pays, dénote la volonté de ses responsables d'atteindre un double objectif : apprendre encore plus de l'expérience des autres et essayer d'étendre cette expérience tunisienne vers d'autres pays frères et amis. Mais c'est surtout cet objectif d'élaborer une stratégie complémentaire de coopération entre les Cours des comptes des pays participants. Ce colloque enregistre par ailleurs la participation de plusieurs organisations internationales à l'instar de la Banque Mondiale (BM), la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). L'objectif est de répandre certaines pratiques dans l'ensemble des pays participants, telles que la transparence, l'évaluation des opérations de contrôle afin de garantir une croissance économique pérenne et continue permettant de combattre la pauvreté. L'organisation d'un tel colloque en Tunisie permettrait aux pays invités, notamment ceux arabes et africains, d'en savoir encore plus sur l'expérience tunisienne en la matière, et d'élargir les domaines de coopération dans des disciplines d'une grande importance dans la vie des peuples de ces pays.