Les travaux du colloque sur la coopération sud-sud en matière de contrôle des finances publiques ont débuté hier avec la participation de 11 pays africains, arabes et européens. Ce colloque qui dure deux jours vise à élaborer une stratégie complémentaire de coopération entre les cours des comptes des pays participants. L'ouverture de cette manifestation a été présidée par le ministre tunisien des Finances, M. Ridha Chalghoum, avec la participation de plusieurs organisations internationales à l'instar de la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Assurant l'introduction au colloque, Mme Faïza Kéfi, première présidente de la Cour des comptes, a souligné que cette manifestation représente une véritable opportunité pour procéder à un vaste échange d'expertises et d'expériences entre les différents participants, homogénéiser davantage les normes comptables en vigueur et aboutir à des recommandations concrètes à même de coller aux impératifs et aux défis actuels. Elle a aussi insisté sur l'importance de renforcer la stratégie de coopération, de développer l'esprit d'échange et de concertation et d'exploiter au mieux les nouvelles techniques de l'information sur les modes de fonctionnement des audits et des vérifications des finances publiques. Mme Kéfi a, en outre, noté l'importance du thème abordé qui s'inscrit dans le cadre du programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» dans ses points 23 et 24 relevant les efforts fournis par l'Etat tunisien en vue de développer le contrôle des finances publiques et garantir la transparence tout en recherchant plus d'efficacité et de plus-value. Echange d'expériences Ce colloque a permis de formuler des recommandations en vue d'élaborer une stratégie de promotion de la coopération sud-sud (CSS) spécifique pour le renforcement du rôle des ISC. Dans ce cadre, plusieurs expériences ont été présentées, à commencer par la Tunisie qui a très tôt inclus la CSS dans sa stratégie de coopération internationale et a mis son expérience au service des pays frères et amis. D'ailleurs, la Cour des comptes tunisienne est en évolution constante et est aujourd'hui reconnue et respectée. «La Cour des comptes est de mieux en mieux perçue comme un mécanisme au service de la bonne gouvernance», a-t-on souligné au cours de ce colloque. La coopération avec la Cour des comptes française a, par ailleurs, été passée à la loupe permettant de constater la mutation qualitative qui a été faite grâce à l'échange d'expériences entre homologues tunisiens et français. Ce fut aussi l'occasion de présenter les acquis et les horizons de cette coopération. Ce colloque a, par ailleurs, vu la participation des responsables des Cours des comptes d'Algérie, de Mauritanie, du Cameroun, d'Irak et de Jordanie qui ont pu évoquer leurs expériences respectives dans le domaine du contrôle juridictionnel, de l'évaluation des programmes publics et de la budgétisation par objectifs. De nouveaux concepts ont aussi été introduits à l'instar du «partenariat entre pairs» dont l'objectif est de réaliser un bénéfice mutuel et non un profit à sens unique. Un plan d'action avec le Pnud La dimension régionale de la coopération a fait l'objet d'un panel qui a permis de présenter le comité de liaison maghrébin créé en 1989 dont l'objectif est la coordination, l'échange des informations, l'unification de la terminologie et des actions en matière de contrôle. La composition de ce comité ainsi que ses missions ont été expliquées tout en rappelant que son secrétariat général est, actuellement, assuré par la Libye. D'autre part, le projet de coopération avec le Pnud a été évoqué en abordant le renforcement institutionnel et la modernisation de son cadre. L'objectif de cette coopération est celui «d'assurer la gouvernance», ont rappelé les intervenants qui ont tenu à rappeler que la préparation d'un plan d'action conjoint entre la Cour des comptes tunisienne et le Pnud est actuellement en phase d'élaboration. Ce plan d'action qui s'apparente plus à un programme permettra, selon les intervenants, de créer un mécanisme ayant pour principal objectif de garantir la transparence. D'autres axes ont été développés lors de ce colloque qui, rappelons-le, s'étendra sur deux jours. Nous y reviendrons avec plus de détails.