Une consultation régionale sur les moyens de promouvoir le niveau de densité des ressources humaines pour la santé dans les pays membres du bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS),pour la Méditerranée orientale, ouverte, hier, dans la banlieue nord de de Tunis, a mis en évidence un grave déficit en la matière dans les pays concernés, et la nécessité d'œuvrer de concert ,dans le cadre d'un partenariat élargi et multiforme, pour y remédier et parvenir à une situation satisfaisante. Selon les données présentées à la séance d'ouverture de cette consultation de 4 jours, le niveau de densité des ressources humaines pour la santé dans beaucoup des pays concernés est inférieur à 2,3 agents de santé en général (ne pas confondre avec médecin), pour 1000 habitants, taux dont il faut au moins disposer, d'après l'OMS, afin de pouvoir atteindre une couverture satisfaisante pour quelques interventions essentielles, notamment fournir les services de santé fondamentaux définis par les objectifs du Millénaire(OMS, 2006). Le niveau de densité de certains pays ne dépasse pas 1 pour mille. Stratégie régionale Un rapport officiel de l'OMS note que'' bien que les liens empiriques entre le niveau de densité des ressources humaines pour la santé et la performance du système de santé ne soient pas toujours bien établis, il est clair que dans nombre de pays en développement, les effectifs professionnels sont insuffisants par rapport à la population desservie.'' Le bureau régional de l'OMS pour la région de la Méditerranée orientale, dont le siège se trouve au Caire, en Egypte, couvre 52 pays dont les pays maghrébins, arabes et les pays asiatiques voisins. Toutefois, parmi les pays concernés, quelques uns émergent du lot et possèdent des systèmes de santé développés dont la Tunisie qui compte un médecin pour 700 habitants et enregistre même un pléthore dans certaines spécialités et disciplines comme les pharmaciens. Outre les problèmes se rapportant à la formation des ressources humaines, l'émigration des compétences et des techniciens vers les pays développés a été évoquée comme un des facteurs de cette faiblesse du niveau de densité en matière de ressources humaines pour la santé. Aussi, cette consultation vise à élaborer et à mettre en œuvre une stratégie régionale pour le développement des ressources humaines employées dans le secteur de la santé, dans les pays concernés et la généralisation de la mise en place d'observatoires nationaux à cet effet. La réunion groupait les délégués des 52 pays concernés ainsi que de nombreux spécialistes représentant les divers départements de l'OMS et ses autres bureaux régionaux. L'Union européenne qui apporte un soutien tous azimuts à l'action de l'OMS est aussi fortement représentée. A signaler que la Tunisie assure actuellement la présidence de la 63ème assemblée générale de l'Organisation mondiale de la santé. Prenant la parole à l'ouverture des travaux, M Zakaria Oueslati, chef de cabinet du ministre de la Santé publique, a fait part de ses remerciements à l'OMS et à son bureau régional pour la région de la Méditerranée orientale et à sa tête M Hassine Abderrazak Jazairi, d'avoir choisi la Tunisie pour abriter cette importante consultation régionale. Il a exprimé la fierté de la Tunisie d'assurer la présidence de la 63ème assemblée générale de l'OMS et d'avoir doté cette Organisation spécialisée de l'ONU d'un siège à Tunis digne de la noble mission qu'elle remplit au service du bien être sanitaire de l'humanité tout entière. Il a mis l'accent sur l'importance des ressources humaines pour la réussite de toutes les actions de développement dans tous les domaines, insistant sur l'importance du rôle imparti aux observatoires nationaux de la santé et des ressources humaines pour la santé en vue de fournir des bases de données permettant de suivre de près la situation sanitaire à l'échelle nationale et de prendre les décisions appropriées à la lumière de ce suivi. Il a émis l'espoir que la Tunisie se dotera très bientôt d'un observatoire similaire en étroite collaboration avec l'OMS, affirmant qu'elle ne manquera pas de tirer le meilleur profit des conclusions auxquelles aboutira cette consultation régionale.