L'émergence de nouvelles technologies et l'évolution de tous les domaines nécessitent une adaptation perpétuelle et discontinue des performances et du savoir faire des ressources humaines afin d'optimiser les compétences. Ainsi, des nouveaux métiers naissent également tous les jours et les diplômes fournis des universités exigent une adéquation pour optimiser les spécialités. D'où l'importance des formations professionnelles, chose qui n'est pas d'ailleurs négligée par notre pays. Etant donné que l'information est tout aussi importante dans l'approfondissement de la « culture de la formation professionnelle » que l'Etat s'attelle d'instaurer et à la renforcer chez les jeunes diplômés, le Ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi a organisé la semaine dernière, la troisième édition du Salon National de la Formation Professionnelle. L'évènement est placé sous le haut patronage du Président de la République. Et comme la France et la Tunisie continuent à collaborer étroitement dans plusieurs domaines, des spécialistes français ont été invités aux tables rondes tenues en marge du salon. Enseignements tirés de l'expérience française M.André Guaron, président du groupe de travail sur la stratégie « formation professionnelle » de la coopération française a justement soulevé l'intérêt que portent les politiciens – français et européens – et les organisations internationales – la Banque Mondiale, Unesco, ADEA, coopérations internationales – à la formation professionnelle. Cet intérêt qui a été justement suscité par le développement de la société de connaissance concerne également le genre de relation à instaurer entre le capital humain et le contexte économique. Cette relation devrait, selon M.Gauron, porter sur la compétence comme objectif et non pas le cursus. Il avance que d'un côté, les entreprises exigent que les compétences, dont elles ont besoin, doivent être trouvées dans un laps de temps court. D'un autre côté, les gens ayant suivi une formation doivent trouver un emploi aussi vite dès la fin des stages, sinon l'investissement auraient été sans grand apport. André Gauron a dans ce cadre attiré l'attention sur l'émergence de nouvelles spécialités ; ce qui a fait naître l'importance des stages et formations. En effet et depuis les années 60, une différence se fait noter entre l'ouvrier et l'employé, le cadre supérieur et l'ingénieur. Vingt ans après, l'apparition de secteurs d'activités tels l'informatique, la communication, les biotechnologies (…) ont créé des nouveaux métiers. La mondialisation de son côté fait augmenter la concurrence. Les compétences devraient gagner en qualité et en diversité. Cela engendre le risque du chômage des jeunes diplômés et la formation continue devient alors un apport de compétences nouvelles. Il faudrait certes, mieux professionnaliser la formation des jeunes en parallèle à l'élévation de leur niveau de formation. Dans ce cadre, le Haut Comité éducation-économie-emploi, dont André Guaron fut président, a proposé une architecture qui cible trois niveaux : un socle général de connaissance plus au moins développé selon le niveau de formation recherché, une formation professionnelle généraliste par grands domaines d'activité qui prend appui sur ce socle et une spécialisation professionnelle tout au long de la vie ciblée sur les compétences requises par l'entreprise. Cette architecture est partagée entre le système éducatif pour les deux premiers niveaux et les partenaires sociaux concernant le troisième. La formation professionnelle continue devrait alors éclairer la formation initiale qui devrait être séparée dans les mentalités de la longue durée des études universitaires – théoriques en majorité. Les compétences devraient également être le critère du jugement et non pas le fait de s'être acquis d'un programme. Le formateur ne peut alors en être le juge. Les formateurs de leur côté devraient être « formés à la formation » et professionnalisés.