Le Temps-Agences - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a obtenu le soutien de dissidents de sa majorité, regroupés autour de Gianfranco Fini, ce qui devrait permettre à son gouvernement de survivre à un vote de confiance qui était programmé hier soir. "Nous ne nous soustrayons pas à notre devoir, nous avons la volonté de faire se poursuivre la législature" jusqu'en 2013, a déclaré le chef de file des députés dissidents Italo Bocchino, avant d'annoncer que son groupe Futur et Liberté (FLI) fort de 34 députés allait voter la confiance vers 18h00 HT. M. Bocchino a toutefois réclamé pour FLI le droit de définir avec le parti berlusconien «Peuple de la liberté» et son allié de la Ligue du Nord le contenu des projets et législations à mener à bien dans les deux années et demie à venir. Hier matin, dans un discours d'une heure inhabituellement modéré, M. Berlusconi avait multiplié les gestes d'apaisement, en qualifiant par exemple de "nécessaire et légitime" le débat au sein de la majorité et en reconnaissant l'importance d'un "parlement libre et fort". Au terme de son intervention, il a lancé un appel "à la cohésion nationale", adressé à "tous les modérés et réformateurs" y compris au sein de l'opposition, pour continuer de "travailler ensemble". A aucun moment de son discours, M. Berlusconi n'a mentionné Gianfranco Fini, le président de la Chambre des députés, qu'il a chassé du PDL fin juillet parce qu'il ne supportait plus ses prises de distance. "Il y a beaucoup à faire pour terminer ce qui a été commencé. Je suis certain que nous y parviendrons", a indiqué M. Berlusconi, juste avant de poser la question de confiance. "La franchise est nécessaire dans l'intérêt du pays: il faut avoir un oui ou un non", a-t-il argué. M. Berlusconi s'est dit certain d'obtenir l'approbation du parlement car "personne au sein de la majorité ne trahira l'engagement sur l'honneur pris face aux électeurs". Même l'opposition a noté le caractère rassembleur de son discours, après des semaines d'invectives entre les deux ex-alliés, le parti Italie des valeurs (IDV) estimant qu'il ressemblait à une "bénédiction Urbi et Orbi" du pape. Mais l'ancien magistrat anti-corruption et chef d'IDV, Antonio di Pietro, a mené une violente charge contre M. Berlusconi l'accusant de vouloir se maintenir au pouvoir uniquement pour échapper à ses ennuis judiciaires. Dans son discours, le Cavaliere a énuméré cinq points-clés de son programme jusqu'en 2013: justice, fédéralisme, plan pour le Sud, fiscalité, sécurité.