Le Temps-Agences - Le Pakistan a accusé la force de l'Otan en Afghanistan d'avoir tué au moins deux de ses soldats hier dans un raid d'hélicoptères qui ont franchi la frontière, quatrième incident de ce genre en une semaine, l'Alliance atlantique assurant qu'elle se défendait. Les autorités ont immédiatement bloqué à la frontière les convois de ravitaillement de l'Otan dans la passe de Khyber, la principale voie d'approvisionnement terrestre des forces internationales en Afghanistan, selon de hauts responsables militaires, invoquant des "raisons de sécurité". Le Pakistan avait déjà protesté avec véhémence lundi contre deux premières "violations" de son espace aérien au cours de deux raids de l'Otan vendredi et samedi derniers. L'Alliance atlantique avait reconnu les faits et annoncé avoir tué plus de 30 insurgés. La force de l'Otan (Isaf), sous commandement américain, avait alors déjà invoqué un "droit de poursuite" si elle était attaquée en Afghanistan par les talibans qui se replient souvent sur leurs bases-arrière au Pakistan. Une troisième attaque d'hélicoptères avait eu lieu lundi, faisant cinq morts, des civils, selon des officiers. Pour l'attaque d'hier, les versions de l'Isaf et de l'armée pakistanaise divergent. La force de l'Otan assure à Kaboul avoir attaqué "en territoire afghan" des insurgés qui s'apprêtaient à tirer au mortier sur une de ses bases. En ouvrant le feu sur eux, un de ses hélicoptères a "brièvement" franchi la frontière et immédiatement essuyé des tirs à l'arme légère, d'autres "individus" installés côté pakistanais. L'hélicoptère a alors franchi la frontière et, "en état de légitime défense, tué plusieurs individus armés", a affirmé l'Isaf en présentant toutefois ses "sincères condoléances à l'armée pakistanaise et aux familles de ceux qui ont été tués". Pour l'armée pakistanaise au contraire, deux hélicoptères ont franchi la frontière et ouvert le feu sur un poste de ses garde-frontières, qui ont "riposté" pour signifier aux pilotes qu'ils étaient en territoire pakistanais. Les appareils ont alors tiré deux missiles et détruit le poste, selon le communiqué de l'armée, qui parle de trois soldats tués.