KABOUL, 30 sept 2010 (TAP) - La force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), accusée par le Pakistan d'avoir tué jeudi deux de ses soldats dans un raid d'hélicoptères a assuré à Kaboul avoir pénétré dans l'espace pakistanais "pour se défendre" de tirs ennemis. Dans un communiqué, l'Isaf a assuré que ses hélicoptères avaient d'abord ouvert le feu sur des insurgés qui s'apprêtaient à tirer au mortier sur une de ses bases près de la frontière, et que ces insurgés se trouvaient sur le territoire afghan. Puis, alors qu'un des appareils entrait "brièvement" dans l'espace aérien pakistanais pour tirer sur les insurgés, les hélicoptères ont essuyé "des tirs d'armes légères" provenant, "selon l'estimation de l'équipage, d'individus localisés du côté pakistanais". "En état de légitime défense, l'appareil de l'Isaf est entré dans l'espace aérien pakistanais et a tué plusieurs individus armés", poursuit le texte. "Par la suite, des responsables militaires pakistanais ont informé l'Isaf que des membres de leurs forces protégeant la frontière avaient été touchés par les tirs d'appareils de la coalition", lit-on encore dans ce communiqué. "Les forces de l'Isaf et pakistanaises sont en train d'étudier les rapports pour déterminer la localisation exacte des deux attaques", conclut l'Isaf, qui fait part de ses "condoléances aux familles des militaires pakistanais tués". La version de l'armée pakistanaise est différente. Un porte-parole a assuré à Islamabad que "deux hélicoptères venant d'Afghanistan ont semblé avoir pénétré au Pakistan et ont tiré à la mitrailleuse sur un poste de garde-frontière, situé à 200 mètres à l'intérieur du territoire pakistanais". "Les six soldats qui tenaient le poste ont riposté à l'arme légère pour indiquer que les appareils avaient pénétré dans notre espace et, au lieu d'obtempérer, les hélicoptères ont tiré deux missiles, détruisant le poste", lit-on dans le communiqué de ce porte-parole. Il parle, lui, de trois soldats tués mais le corps des gardes-frontières a indiqué que deux seulement avaient péri, un troisième homme étant blessé et "dans un état critique".