Certains enseignants se trouvent, en ce début de rentrée scolaire, dans des classes chargées face à des élèves difficiles et ingérables qui manifestent une attitude violente par leur comportement en classe. Quelle pédagogie adopter face à ceux-ci ? Comment réagir? Faut-il les exclure ou les aider à s'intégrer avec leurs camarades en classe ? Des questions que beaucoup d'entre eux se posent avec insistance. Composée d'élèves incapables de se concentrer ou de se mettre au travail tous en même temps, homogènes, hétérogènes... la classe difficile n'est jamais celle à laquelle les enseignants sont préparés ! Avec la rentrée scolaire, certains enseignants se trouvent confrontés à des classes difficiles. Avec des élèves en difficulté qui se sentent, souvent, mal dans leur peau, et qui présentent, pour la plupart, des problèmes personnels ou psychologiques. Ils ne communiquent pas et refusent tout contact et tout dialogue avec autrui et notamment les enseignants et l'administration. Or si certains enseignants s'en sortent en usant de méthodes sévères, d'autres baissent les bras et acceptent cette situation qui risque de nuire au rendement de toute une classe. Heureusement que l'administration est là pour endiguer ce fléau. Sami professeur de français nous explique que la tâche du prof n'est pas toujours facile. « On trouve dit-il dans une classe de bons élèves et quelques jeunes difficiles qui n'aident pas le prof à enseigner. Ils sont agités et font parfois le clown. Ils ne sont là que pour chahuter et faire rire leurs copains. Chose qui perturbe le déroulement des cours. Et plus souvent ils sont agressifs et n'obéissent pas aux normes établies par l'administration. Ce sont la plupart des adolescents. Personnellement, je refuse ce genre d'élèves qui deviennent insupportables durant l'année scolaire. Ils refusent de coopérer, de collaborer et à réaliser tout projet demandé par le prof. Ils sont même difficiles à l'égard de leurs amis. Ils ont des réactions souvent négatives. Ils sont souvent exclus et renvoyés de l'établissement ». Nadia professeur de maths ne tolère pas ce genre d'élèves « En classe nous explique-t-elle je suis stricte et je refuse tout comportement visant à rendre l'ambiance infernale. Il m'arrive souvent de remarquer des élèves qui ne s'intéressent pas à mon cours. On les voit bavarder, déranger leurs amis, chahuter, lancer parfois des mots pour faire rigoler la classe. Ce sont souvent des élèves redoublants et parfois des élèves qui n'arrivent pas à bien comprendre une formule ou un exercice. La plupart du temps, ils sont minoritaires et il m'arrive de les sanctionner et de les mettre devant leurs responsabilités ». Même son de cloche de la part de Leila, professeur d'histoire-géo, qui n'accepte pas les élèves chahuteurs en classe « Je suis une femme mais je ne badine pas avec la discipline en classe. Si un élève ne suit pas, il est vite repéré. On rencontre souvent dans les classes de première et deuxième années secondaires des jeunes adolescents qui veulent se manifester à travers des gestes, des mouvements, des cris… J'arrive à les comprendre. Il faut savoir les prendre car finalement ils arriveront à m'écouter et à travailler » Instaurer un bon climat de travail Il est vrai que certains enseignants se disent épuisés et impuissants à résoudre les problèmes de comportements. Une classe hétérogène, formée d'élèves disciplinés et d'autres perturbateurs ne peut pas fonctionner à merveille. Il en résulte des arrêts des cours et des altercations avec les profs. Les réactions des enseignants sont alors négatives à l'égard de ces élèves difficiles : des renvois des classes, des exclusions, des appels à l'ordre, des avertissements, des convocations des parents. Nul doute que pour résoudre ces problèmes de discipline, il faudrait instaurer un climat de travail dans les classes, en établissant avec les élèves une relation d'autorité respectueuse et bienveillante. La sanction, première mesure, est nécessaire, exceptionnelle, réparatrice et porteuse de sens et bienveillante. Au cas où l'élève n'a pas changé son comportement, on pourra l'accompagner nous dit Najah enseignant « Nous devrons porter un regard constructif sur cette catégorie d'élèves. Il faudrait les motiver, les suivre de près, remédier à leurs grosses difficultés scolaires tout en réduisant leurs comportements négatifs et perturbateurs. On pourra les repérer, étudier leurs cas et les accompagner dans leurs études. Il faudrait savoir trouver et imposer une solution « gagnant-gagnant» au conflit par l'écoute et la connaissance de l'autre dans un respect mutuel. C'est la tâche de tout enseignant». L'administration pourra jouer un rôle important dans l'atténuation de ce fléau en en orientant ceux pour lesquels cela est jugé utile vers des bilans et des rééducations assurés par les membres des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté ou certains professionnels de la santé comme les médecins scolaires, les neuropédiatres, les pédopsychiatres, les orthophonistes, les psychologues. Bref, les solutions existent pour orienter ces élèves difficiles et rendre nos classes accueillantes et avenantes