Les files d'attente, aux guichets d'embarquement de l'aéroport international de Rio de Janeiro, confirment ce que les économistes prévoyaient : les Brésiliens n'ont jamais autant voyagé à l'étranger. La fièvre s'explique par la hausse de leurs revenus, mais surtout par un taux de change favorable : un dollar pour 1,7 real (pour un euro, il faut 2,3 reais). Depuis le début de l'année, les touristes brésiliens ont dépensé 9,9 milliards de dollars à l'étranger selon la banque centrale. Plus que le déficit touristique, c'est la dégradation du solde commercial qui préoccupe le gouvernement. Cette année, il devrait afficher un excédent d'à peine 25,3 milliards de dollars, 10 milliards de moins qu'en 2009. Les exportations ont repris bien des couleurs (+25%) cette année, mais elles ne parviennent pas à suivre les importations (+45%). C'est en partie le résultat du décalage entre le Brésil, où le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 7,5% en 2010, et le reste du monde, déprimé par la croissance quasi nulle en Europe et aux Etats-Unis.