Le Temps-Agences - Trois Japonais détenus onze jours en Chine pour avoir pénétré sans autorisation dans une zone militaire sont rentrés hier au Japon, a-t-on appris de source aéroportuaire. Le Premier ministre japonais Naoto Kan a appelé la Chine à se comporter "en membre responsable de la communauté internationale", lors d'un discours devant les députés. "Nous sommes inquiets du fait que la Chine (...) renforce sa puissance militaire en toute opacité et qu'elle intensifie ses activités maritimes de l'Océan Indien et à la mer de Chine orientale", a déclaré le chef du gouvernement nippon. Ces trois employés d'une entreprise du BTP avaient été relâchés jeudi, alors que le Japon et la Chine traversent leur pire crise diplomatique depuis quatre ans. Ils sont arrivés à Tokyo en provenance de Shanghai, a déclaré un responsable de l'aéroport tokyoïte de Haneda où leur avion s'est posé en début d'après-midi. Les autorités chinoises retenaient toutefois encore hier un quatrième Japonais, Sadamu Takahashi, collègue des trois autres et accusé d'avoir "filmé illégalement des installations militaires", a précisé l'agence Chine nouvelle. M. Kan avait appelé jeudi la Chine à libérer "au plus tôt" M. Takahashi. L'employeur des quatre Nippons, la société Fujita, a affirmé qu'au moment de leur interpellation, ils effectuaient un voyage d'affaires dans la province du Hebei (nord) destiné à préparer un projet d'enlèvement d'armes chimiques. Quelque 400.000 armes chimiques laissées par l'armée japonaise à la fin de la Deuxième guerre mondiale se trouvent encore sur le sol chinois, et le Japon est chargé par l'ONU de remettre en état les sites pollués. Cette affaire est intervenue en pleine tension sino-japonaise, déclenchée par l'arraisonnement, le 8 septembre, d'un chalutier chinois par des patrouilleurs japonais avec lesquels il était entré en collision près d'îlots de mer de Chine orientale disputés par les deux pays.