Démarrant les 8-9 et 10 octobre courant à Nefta, pour se poursuivre jusqu'au 11 mars 2011 à Tunis, les célébrations s'inscrivant dans le cadre de la commémoration du Centenaire du poète et écrivain tunisien Mustapha Khraief ont été inaugurées, avant-hier dans la ville de ses origines, par une importante exposition documentaire, donnant un aperçu sur la vie et le parcours de l'auteur de « Doumou el Kamar » (Les larmes de la lune), à travers des photographies, des caricatures, des manuscrits, des publications sur et autour de l'œuvre de l'écrivain, laquelle exposition a été accueillie dans le mausolée de Mustapha Khraief, entièrement rénové pour l'occasion. Une manière de rendre hommage à un symbole fort de la Tunisie des Arts et des Lettres, comme l'exprimera en substance le ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, en guise d'ouverture des festivités, et surtout un gage de fidélité envers un homme qui aura voué sa vie à l'amour de son pays, lui donnant le meilleur de lui-même : à savoir ce patrimoine immatériel inestimable, qui fait la richesse des nations et contribue à leur essor et à leur rayonnement. Manière aussi de passer le relais aux générations suivantes qui pourront ainsi profiter du legs de leurs aînés, ces joyeux lurons de « Taht Essour », qui ne s'en laissaient pas conter ; et dont Mustapha Khraief fut un compagnon fidèle des bons, comme des mauvais jours, contre vents et marées. Après Chebbi, Douagi…, et toujours dans la perspective de rendre hommage, suite à la volonté du Chef de l'Etat, à ces figures éclairées de la modernité et de la culture, qui n'auront pas eu la tâche facile , -loin s'en faut- dans un contexte de colonisation, et par suite, dans le processus de l'engagement du pays après l'indépendance, dans des réformes modernistes, qui n'étaient pas données d'avance et ressemblaient fort à des combats en bonne et due forme, la célébration du centenaire de Khraief permettra de jeter un éclairage nouveau sur ses œuvres protéiformes, entre poésies, proses, écrits journalistiques, etc, histoire de lui rendre justice fut-ce à titre posthume. Colloques, récitals poétiques et rencontres littéraires sont à l'ordre du jour, comme l'expliquera notamment Mohamed Moâda, président du Comité national chargé de la célébration du Centenaire, sans compter tout ce qui aura été accompli en amont, à l'exemple de la collecte et de l'indexation des écrits de l'auteur de « Chawq Wdhaouq », comme en aval la publication de ses œuvres complètes, qui est le fruit d'un travail titanesque de révision et d'établissement des écrits. Abdelbaki Khraief, lui-même homme de lettres, s'exprimera également avec beaucoup de pudeur, au nom de toute sa famille, sur l'héritage spirituel de Mustapha Khraief, qui ne devra pas tomber dans l'oubli. La force du symbole étant cela : reconnaître la culture comme le socle nécessaire et vital, le plus à même de contribuer à l'édification de la grandeur d'une nation. Et faire en sorte que cela perdure…