Le Temps-Agences - A 18 mois de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy est en quête de la formule gouvernementale qui incarnera une "nouvelle étape" de son quinquennat sans la réduire à une longue campagne électorale. D'abord annoncé par le chef de l'Etat français pour octobre, ce remaniement devrait n'avoir lieu qu'après le Sommet du G20 qui se tient les 11 et 12 novembre à Séoul, en Corée du Sud, dit-on de sources gouvernementales concordantes. En l'évoquant dès fin juin le président Sarkozy a ouvert la boîte aux spéculations sur le futur Premier ministre et la composition d'un gouvernement qu'il promet resserré. "Ce qui est acté, c'est qu'il y aura une nouvelle étape, avec un nouveau discours de politique générale, des propositions pour les 18 prochains mois et au-delà. Ce qui ne l'est pas, c'est avec qui", souligne un conseiller de Nicolas Sarkozy. "Le président écoute tout le monde, il réfléchit, il prend note, il jauge toutes les hypothèses", ajoute un autre. Le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo "fait le forcing" pour accréditer l'idée qu'il est le mieux placé pour remplacer François Fillon au poste de Premier ministre, dit-on dans les cabinets ministériels et au Parlement. La nomination à Matignon de cet agitateur d'idées populaire chez les centristes aurait l'avantage de fixer une partie au moins de cet électorat et d'isoler le ministre de la Défense et président du Nouveau centre, Hervé Morin, coupable de vouloir se présenter à l'élection présidentielle de 2012. Jugée farfelue par beaucoup, vraisemblable par d'autres, l'hypothèse Borloo est concurrencée par un scénario dit du "saut générationnel". Les noms des ministres du Budget et de l'Agriculture, François Baroin et Bruno Le Maire, deux "bébés Chirac", ont eu un temps les honneurs de la rumeur politico-médiatique. Mais c'est le président du groupe UMP à l'Assemblée qui semble maintenant tenir la corde dans la catégorie des «jeunes loups» prometteurs, bien qu'il ait fait savoir à plusieurs reprises qu'il n'était pas intéressé par Matignon. Jean-François Copé, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles pour 2017 et s'est parfois opposé à Nicolas Sarkozy, s'est rapproché ces derniers mois du chef de l'Etat. Que faire de François Fillon ? Un scénario à la mode lui donne la présidence de l'Assemblée, à condition que le détenteur actuel, Bernard Accoyer, accepte de descendre du "perchoir". Mais des membres du gouvernement et de la majorité n'excluent pas non plus qu'il reste finalement à Matignon. Pour Nicolas Sarkozy, dont personne n'imagine qu'il ne sera pas candidat à sa succession en 2012, l'enjeu est également de savoir comment faire de ces 18 mois une période utile, ce qui n'est pas sans impact sur les questions de personnes. Sarkozy, au plus bas dans les sondages, mise sur la présidence française du G20 et sa croisade en faveur d'un nouvel ordre monétaire mondial pour redorer son image. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, très appréciée sur la scène internationale, devrait continuer à le seconder sur ce dossier, à Bercy ou au ministère des Affaires étrangères, dont l'actuel occupant, Bernard Kouchner, est donné partant. Dans cette seconde hypothèse, sont notamment cités pour la remplacer au poste de ministre de l'Economie l'ancien Premier ministre Alain Juppé ou Jean-François Copé.