Les zones non conventionnelles regorgent de gisements potentiels - Etant une manifestation bi-annuelle, la Conférence sur l'exploration et la production d'hydrocarbures a entamé ses travaux, lundi à Tunis. Où elle a réussi à attirer un important nombre de professionnels, qu'ils soient issus des compagnies pétrolières déjà actives en Tunisie, ou ceux d'autres compagnies ayant un œil sur le potentiel qu'offre notre pays en matière de réserves d'hydrocarbures, notamment le gaz naturel. Lequel sera prisé, est attendu à prendre l'assaut par rapport à toutes les autres formes d'énergies dans les décennies à venir, selon les résultats d'enquêtes diffusés récemment au Canada. M. Khaled Becheikh, Président directeur général de l'Entreprise Tunisienne d'Activités Pétrolières (ETAP), a précisé que l'importance du gaz devra prendre de l'ampleur, par rapport aux autres formes d'énergies (pétrole, nucléaire, solaire, charbon et autre) dans les cinq années à venir. D'où l'importance de cette manifestation organisée par l'Etap, surtout que « la recherche de gaz dans les zones non conventionnelles, une nouvelle forme d'exploration des mannes gazières, permettra d'augmenter les quantités de gaz exploitées. Cette nouvelle méthode d'exploration pourrait voir le jour en Tunisie dans les 2 années à venir» a souligné M. Becheikh. Le même responsable a annoncé qu'une étude qui comprend trois volets essentiels, vient d'être lancée. Avec une évaluation du potentiel de la Tunisie en matières gazières comme principal objet, l'étude comprend trois volets essentiels, à savoir l'exploration, l'exploitation et puis l'exportation. L'ETAP, et depuis qu'elle est autorisée « à prendre le risque dans le domaine de l'exploration, suite à une décision prise lors d'un conseil ministériel, a réussi à s'impliquer dans de nouveaux projets, notamment avec l'ENI (compagnie pétrolière italienne), Pioneer (compagnie américaine) et Envi (autrichienne) dans le projet STGaz, un projet de 1,5 milliard de dollars », a aussi indiqué M. Becheikh. Et les joint-ventures ne manquent pas, depuis peu, chez l'Etap. Ainsi, un autre projet est en route avec la compagnie nationale algérienne Sonatrach. Par ailleurs, l'étude d'évaluation du potentiel tunisien en réserves gazières, comprend un plan directeur qui stipule la construction d'une station de compression de gaz d'une capacité de production variant entre 4 à 8 millions de mètres cubes par jour, outre la construction d'un pipeline de 320 kilomètres, au sud tunisien, menant jusqu'au port commercial de Gabés, d'un diamètre de 24 pouces et d'une valeur de 1,5 million de dollars. Une station de traitement de gaz sera implantée, a aussi précisé le PDG de l'Etap, elle permettra séparer le gaz, du GPL et du condensat. Une partie de sa production sera acheminée vers les réseaux de la STEG (Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz), pour satisfaire le marché local, alors que le restant de la production sera exporté, une fois le marché local approvisionné. Ouvrant les travaux de cette manifestation, M.Abdelaziz Rassaâ, Secrétaire d‘Etat chargé de l'énergie renouvelable et des industries alimentaires a précisé que la Tunisie a connu le forage d'une moyenne de 30 puits d'exploration et de développement par an pour la période (2005-2010), contre 19 au cours du quinquennat précédent. Un effort de prospection qui a permis de réaliser 35 nouvelles découvertes au cours de cette période. Le maintien de ce rythme de forage, a-t-il ajouté, devrait permettre le développement des ressources en hydrocarbures pour atteindre 9 Millions de tonnes équivalent pétrole Mtep en 2010 et 11 Mtep en 2014, contre 6,4 Mtep en 2005, devant répondre, ainsi, à l'augmentation de la demande en hydrocarbures à l'échelle nationale. Le secrétaire d'Etat a rappelé dans ce cadre que la Tunisie a entamé depuis 2008, un deuxième programme de maîtrise de l'énergie. Financé en partie par le Fonds national de maîtrise de l'énergie, ce nouveau programme permettra de réaliser une économie globale d'énergie de l'ordre de 2,5 Mtep dont 1,1 Mtep en 2011. La manifestation, qui est cette année à sa douzième édition permettra sans aucun doute de dresser tout un bilan du potentiel de la Tunisie, notamment en ressources gazières. Elle permettra surtout de vulgariser les toutes récentes méthodes d'exploration de gaz auprès des professionnels tunisiens en la matière, telles que la méthode baptisée « FRAC » ou encore le forage horizontal. La même manifestation, qui comprend dans son programme des visites sur terrain pour les professionnels étrangers participants. Mais l'objectif suprême de ce grand rassemblant de professionnels, demeure celui de doter la Tunisie des technologies les plus avancées en la matière. Selon les responsables du secteur, les permis de recherche ne sont plus accordés aux entreprises offrant le plus financièrement, mais c'est selon l'offre technologique que les permis sont désormais convenus.