Même s'il n'est plus aussi aisé de décrocher un boulot de nos jours, ce jeune homme a eu cependant la chance d'être recruté par une agence privée spécialisée dans les pièces de rechange des bagnoles, et pas n'importe quelles bagnoles, puisqu'il s'agissait d'une marque huppée et non moins luxueuse. Il faut dire qu'il a bénéficié en outre de l'intervention d'une connaissance de son paternel pour décrocher ce poste, faisant par la suite montre d'un sérieux exemplaire, au point de mériter la confiance de son employeur, lequel n'a pas hésité de l'augmenter au bout de quelques mois seulement, allant jusqu'à lui confier la caisse. Aussi, deux ans durant n'a-t-il fait que monter dans la hiérarchie pour devenir un des rouages essentiels au sein de l'établissement. Parallèlement, il menait une existence des plus calmes. Il lui arrivait, certes de sortir de temps à l'autre en compagnie de quelques amis, sans pour autant dévier du droit chemin, se contentant de boire un coup de temps à autre, question peut-être de casser un rythme de vie assez monotone. Or, à force de côtoyer ces amis, le jeune homme s'y est habitué, devenant au fil des jours un adepte de la dive bouteille. C'est sa mère qui aura été la première à s'inquiéter de la situation, mais trouvant toutefois rapidement l'antidote en lui susurrant qu'il était désormais temps afin de penser à se ranger, autrement dit à fonder un loyer. Elle n'a pas cessé, depuis, de le harceler jusqu'à le persuader en fin de compte et, mieux encore, lui choisir elle-même sa future compagne. Il est vrai que cette dernière était charmante, au point de convaincre le jeune homme de la justesse du choix de sa maternelle. Charmante, oui, mais également maladivement exigeante, tant et si bien que le soupirant s'est trouvé pris dans un labyrinthe sans fin, dans ce sens que les demandes de la future mariée augmentaient sans cesse, et difficilement réalisables de surcroît, à moins que… En tout cas, le jeune homme allait franchir le pas et puiser carrément dans la caisse de l'établissement, se retrouvant finalement engagé dans un dédale sans issue, d'autant que son employeur a fini par se rendre compte des détournements effectués, n'hésitant d'ailleurs pas à porter plainte à l'encontre de son homme de confiance. Coincé, ce dernier allait avouer son forfait et écoper de quatre ans de prison ferme dans un premier temps, avant d'interjeter appel. L'affaire a été de ce fait examiné une nouvelle fois récemment, la Cour d'appel se montrant assez clémente pour le condamner à deux ans seulement de prison assortis du sursis. Il faut dire que sa famille s'est acquittée de la somme détournée et que le patron, parallèlement, avait retiré sa plainte…