En 1919, son père médecin est appelé au Maroc dans le cadre de la « grande épopée ». C'est à partir de là que Jacques Marmey va concevoir une affection toute particulière pour l'Afrique du Nord qui le poussera à bâtir sa carrière principalement au Maroc et en Tunisie. C'est à l'Ecole des beaux-arts de Paris, dans l'atelier d'Emmanuel Pontremoli où il est admis en 1928 qu'il rencontre Paul Herbé et Michael Patout qui seront ses futurs collaborateurs en Tunisie. En 1930, il participe à une mission archéologique menée par Eugène Beaudouin au Mont Athos. En 1933, ayant obtenu son diplôme, il est chargé de la restauration des biens des Habous de la médina de Fès. En 1943, il est appelé en Tunisie par Bernard Zehorfuss qui y dirige le service de l'Architecture et de l'urbanisme chargé de la Reconstruction. Marmey y occupe la fonction d'architecte en chef de la section Etudes et Travaux. En 1947, le service est dissolu et il installe son agence d'architecture dans le village de Sidi Bou-Said. Il construit des bâtiments civils dont le Contrôle civil de Bizerte (1946- 1950), suivi de plusieurs bâtiments scolaires dont le lycée de Carthage (1949- 1955) et de nombreuses maisons particulières. 1963- 1970, il construit pour le président Bourguiba, le palais de Raqqada qui relève d'un même goût de rationalisme, de l'abstraction et de l'austérité de l'architecture arabo-islamique. Marmey fut aussi fondateur et chef des sections d'architecture des écoles des Beaux-Arts de Rabat (1934) et de Tunis (1944). Le fonds Marmey a été déposé au Centre d'Archives de l'Institut Français d'architecture par sa belle-fille en janvier 1982et avril 1988 (compléments en avril 1992, 2002, et novembre 2003). Le don à la direction des Archives de France a été effectué en mars 1990, et il est conservé au Centre d'Archives de l'IFA et il n'y a aucune restriction juridique à sa consultation. Cela devrait encourager les chercheurs et amateurs d'art à mieux connaître la grande richesse de l'univers de cet homme qui – outre les réalisations architecturales de renommée – nous a légué quelques œuvres plastiques de valeur. Hechmi GHACHEM