De nombreux travaux de recherche fondamentale et appliquée sont menés en Tunisie pour l'étude et l'exploitation de systèmes biologiques et leurs impacts sur le sol, les eaux et les déchets. Ces travaux peuvent aussi bien relever de la dépollution, de l'analyse ou de la protection de l'environnement. Les 6èmes journées scientifiques de la Société Tunisienne de Microbiologie (STM) organisées à Hammamet visent à mieux faire connaître les résultats et les retombées de la recherche dans le domaine de la biologie au service de l'environnement à travers une discussion ouverte entre scientifiques, experts et opérateurs tunisiens. Organisées par la Société Tunisienne de Microbiologie à Hammamet, ces journées ont traité des développements récents des recherches concernant la microbiologie en relation avec la santé, la sécurité alimentaire, l'environnement et la production des métabolites. L'objectif principal de cette rencontre comme l'a expliqué le Pr Mahjoub Aouni Président de la STM est de comprendre la complexité du monde microbien, d'analyser les différentes interactions des microorganismes avec leurs hôtes et les domaines d'applications. Ce fut une occasion pour réunir les chercheurs travaillant sur les bactéries, les virus, les champignons et les parasites chez l'homme, l'animal et le végétal et les responsables des secteurs économiques en rapport avec les thèmes présentés. Les thèmes importants et d'actualité, comme la résistance aux antibiotiques, le diagnostic précoce et l'obtention des métabolites et la sécurité alimentaire. Partenariat avec l'entreprise La protection des ressources en eau contre la contamination constitue l'une des préoccupations majeures des autorités responsables de la gestion de ces ressources. Pour un contrôle efficace, il est important de connaître les sources polluantes ainsi que les voies qui les véhiculent. Afin d'empêcher la contamination, les efforts des biologistes ne cessent d'être axés sur la recherche des pathogènes polluant l'eau de surface, de pompage ou traitée. « Ces pathogènes comme nous l'explique Pr Aouni sont des virus difficiles à détecter par les outils classiquement connus chez les laboratoires d'analyse des virus d'environnement. Ces techniques nous permettent de savoir si le virus est présent ou non et avec quelle charge, ainsi que la durée de sa vie, un jour, une semaine ou plus. Dans quelles conditions peut-il vivre ? Tout ceci nécessite un travail au laboratoire, c'est-à-dire un prélèvement des échantillons dans les différents milieux, une concentration de ces virus et l'analyse de leur nature. On peut ainsi définir tel ou tel virus, voir s'il est responsable de telle ou telle pathologie. On peut suivre la traçabilité même de la source de contamination de cette eau. Il y a des virus qui sont éliminés dans les eaux usées des hôpitaux. Il y a aussi des virus qui sont transmis par les animaux. On peut suivre l'évolution de ces virus dans l'environnement, et alerter les hygiénistes que telle région est contaminée et que le risque de contamination humaine est potentiel. C'est une application de la recherche dans le domaine de l'environnement. C'est en quelque sorte un observatoire, une veille sanitaire sur l'émergence d'une nouvelle source pathogène qui peut évoluer dans le milieu naturel mais aussi contaminer l'homme et l'animal et créer une épidémie. Sachant qu'actuellement, il y a des virus qui peuvent passer de l'animal à l'homme ou vice-versa. D'où l'intérêt de la recherche dans le suivi de ces virus dans l'environnement et leur impact sur la santé humaine. » Ainsi grâce au maillage national des laboratoires de biologie médicale, on a pu dépister et surveiller ces pathologies liées à l'environnement. L'environnement devient un enjeu de santé publique, d'où l'importance de la recherche et la consolidation du partenariat avec les entreprises tunisiennes.